DÉLOCALISER SON PC DANS LE CLOUD, UNE FAUSSE BONNE IDÉE ?
À l’ombre du nuage. Si votre fidèle ordinateur montre des signes de fatigue, ce n’est pas pour autant la peine de le changer. Reliez-le à Internet et il se transformera en bête de course. C’est, en substance, la promesse de Shadow (Shadow.tech). Après un an de tests avec quelques milliers d’utilisateurs, ce service, créé par la start-up française Blade, est désormais ouvert à tous. Il propose aux particuliers un PC déporté dans le cloud, c’est-à-dire sur des serveurs. Et pas n’importe lequel. L’engin est équipé d’un puissant processeur Intel Xeon de 12 Go de mémoire vive et d’une carte graphique haut de gamme, de type Nvidia GeForce GTX 1080. Bien que distant, il est censé fonctionner comme un vrai ordinateur sous Windows 10. Il peut donc accueillir les programmes et les documents de notre choix. L’accès à Shadow s’effectue via un logiciel à installer sur la vieille bécane (sous Windows ou macOS), par une appli mobile (Android et, bientôt, iOS), ou depuis un boîtier vendu 120 euros – qu’il est aussi possible de louer 8 euros par mois. Une liaison ADSL peut également faire l’affaire, à condition d’avoir un débit en téléchargement de 15 Mbit/s. Le ticket d’entrée à ce service reste néanmoins élevé : 29,95 euros par mois si on s’engage sur douze mois. En trois ans, on dépense donc autant que pour l’achat d’une bonne machine. D’autant que ceux qui ont besoin de puissance pour faire du montage vidéo ou de la modélisation 3D préféreront certainement disposer de leur propre ordi, plutôt que de perdre du temps à transférer de gros fichiers sur Shadow. Les joueurs occasionnels, eux, lorgneront plutôt du côté des offres de cloud gaming des fournisseurs d’accès à Internet à 10 euros par mois, ou de Sony (PlayStation Now), à 17 euros par mois. Reste les joueurs semi-professionnels, qui veulent profiter à fond des derniers jeux sortis. Mais seront-ils prêts à lâcher leur machine pour une bécane de location dématérialisée ?