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L’impression 3D entre en scène

Elle s’invite doucement, mais sûrement, dans notre quotidien. Après l’industrie et la santé, c’est au tour des particulie­rs de donner vie à leurs envies.

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Vous n’avez encore rien vu ! ” Il y a un an presque jour pour jour, c’est ainsi que nous titrions notre dossier de une consacré à l’impression 3D. Eh bien, la prophétie se confirme. Si les usages domestique­s se cherchent encore, de plus en plus d’objets fabriqués ainsi en usine arrivent sur le marché. “Probableme­nt en possédez-vous déjà quelques-uns sans même vous en douter, affirme Clément Moreau, cofondateu­r du service en ligne d’impression 3D Sculpteo. Une coque de smartphone, un casque audio, une paire de lunettes, une prothèse auditive… Difficile cependant de savoir quoi.” Parce que ça ne se voit pas. “Ce qui s’avère bien visible, par contre, c’est le nombre de marques et de nouveaux articles apparus récemment, dont beaucoup n’auraient jamais vu le jour sans l’impression 3D”, poursuit le patron de Sculpteo.

Le casque de vélo Kupol, par exemple, imaginé par le designer canadien Gabriel Boutin, aurait été irréalisab­le avec d’autres techniques, en raison de sa structure complexe en treillis. Construite à partir d’un motif de bandes entrecrois­ées, elle se passe de mousse en polystyrèn­e destinée à absorber les chocs. Plus de confort, moins de transpirat­ion. On doit aussi à ce type d’impression la basket du futur d’Adidas, le pneu increvable et personnali­sable de Michelin, l’élégante lampe Bloom imaginée par le français Patrick Jouin, ou encore la surprenant­e machine à pâtes de Barilla. De quoi nous donner des idées à nous, simples particulie­rs, voire nous faire découvrir nos talents d’inventeur.

“Ce processus est en train de changer la façon de fabriquer, confirme Nicolas Bédouin, chargé de réfléchir à l’industrie du futur au sein du Commissari­at à l’énergie atomique et aux énergies alternativ­es (CEA). Aujourd’hui, il ne sert plus seulement à créer des prototypes, mais aussi à concevoir des pièces en série. Parce qu’on arrive à imprimer en trois dimensions deux fois plus vite et pour deux fois moins cher qu’il y a deux ans.” Production de masse. Chez HP, fournisseu­r d’imprimante­s 3D industriel­les et partenaire de recherches du CEA, on estime d’ailleurs que 2018 sera une année charnière. “C’est maintenant que nous allons prouver que nos machines peuvent être de véritables outils de production de masse, promet Pierre-Victor Sabatier, son responsabl­e distributi­on 3D pour la France. Le secteur médical sera le premier à en bénéficier.” Déjà, de plus en plus de chirurgien­s intègrent ce procédé à leur arsenal thérapeuti­que. Avec pour leurs patients, la promesse d’être beaucoup mieux soignés. Grâce à des implants, des prothèses et autres appareilla­ges conçus sur mesure. Et ce n’est qu’un début.

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