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Cinq bonnes raisons de lui confiance

C’est qui le patron ?! Nicolas Chabanne ! Il a su tirer profit de la puissance d’Internet et des réseaux sociaux pour lancer des produits qui correspond­ent vraiment aux goûts des consommate­urs.

- PAR GABRIEL SIMEON

IL NE FAIT QU’OBÉIR À SES CLIENTS

C’est qui le patron ?!, la marque alimentair­e lancée par Nicolas Chabanne, propose aux internaute­s de choisir de quoi seront faits les produits avant qu’ils n’arrivent en rayons. Jusqu’au 16 mars, on peut voter sur le site Lamarque duconsomma­teur.com pour élaborer son futur pot de miel. Acacia ou sapin ? Ferme ou liquide ? Producteur­s locaux ? Bio ? Pot de 250 g ou de 1 kg ? Le choix a une incidence sur le prix final. L’an dernier, plus de 20 000 consommate­urs ont opté pour une pizza trois fromages composée de farine française et cuite au feu de bois, vendue 4,49 €.

SES PRODUITS FONT SALIVER

Jus de pomme 100 % pur jus, plaquette de beurre demi-sel bio sans colorant, fourme AOP à faible teneur en sel, steak haché origine France issu d’un bétail qui a gambadé au moins six mois dans l’année... Les arbitrages des internaute­s ont jusqu’à présent toujours privilégié des aliments de qualité et une juste rémunérati­on des producteur­s. “Je leur laisse à chaque fois la possibilit­é de voter pour un produit à bas prix, bien dégueulass­e. Mais en pratique, les consommate­urs ne rechignent jamais à mettre le prix, pourvu que l’article réponde à leurs exigences”, observe le patron.

IL A MOUILLÉ SA CHEMISE POUR LES AGRICULTEU­RS

La fraise de Carpentras lui doit une partie de sa popularité. En 2005, Nicolas Chabanne a organisé une tournée de dégustatio­ns au Sénat, à l’Assemblée nationale et même à l’Élysée pour la promouvoir. L’année suivante, il a créé le label Le petit producteur pour valoriser les produits locaux en supermarch­é et garantir un meilleur tarif aux petits exploitant­s. Ça n’est pas tout : on doit aussi au créateur de C’est qui le patron ?! le logo Les gueules cassées accompagna­nt les fruits et légumes “moches” vendus 30 % moins chers pour éviter le gaspillage.

SA MARQUE RÉMUNÈRE LES PRODUCTEUR­S AU JUSTE PRIX

Dans la foulée de la “crise du lait”, ce quadra à lunettes s’est offert un beau coup de pub en dégainant une brique à 0,99 €. Elle est certes plus chère que la concurrenc­e, mais rémunère les éleveurs 0,08 € de plus par litre ; 7 850 internaute­s ont voté pour, avant de remettre le couvert avec une plaquette de beurre à 2,20 €. Cette fois, un bonus de 0,15 € a été reversé aux producteur­s pour soutenir leur conversion au bio. Une démarche “de bon sens collectif ”, estime Nicolas Chabanne. Son initiative a même été saluée par le président de la République.

MÊME LES TÉNORS DE LA GRANDE DISTRIBUTI­ON LE RESPECTENT

Près de 38 millions de briques de lait écoulées en seize mois, plusieurs ruptures de stock… Boostée par le bouche-à-oreille, la marque au logo souriant fait un tabac. “C’est le plus gros succès depuis trente ans, tout ça sans faire la moindre pub à la télé”, fanfaronne Nicolas Chabanne. La plupart des grandes enseignes lui ont ouvert leurs rayons, en respectant les prix fixés par les internaute­s. Au point que le patron songe désormais à s’essayer au non-alimentair­e. Il pourrait aussi cofonder des magasins avec les consommate­urs, avant de se lancer à l’étranger.

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