Il traîne Facebook en justice pour atteinte à la liberté d’expression
Sept ans. C’est le temps qu’il aura fallu à Frédéric Durand-Baïssas pour obtenir un procès contre Facebook. Le professeur des écoles proteste contre la désactivation de son compte en 2011. Une fermeture survenue après la publication sur son mur du célèbre tableau de Gustave Courbet, L’Origine du monde, représentant un sexe féminin au premier plan. L’enseignant de 57 ans, affirmant n’avoir reçu ni préavis ni explication, avait porté plainte contre le réseau social pour atteinte à la liberté d’expression. Considérant que l’affaire relevait non pas des tribunaux français mais de ceux de Californie, Facebook avait multiplié les recours, tous rejetés. L’audience sur le fond du litige s’est finalement tenue début février devant le tribunal de grande instance de Paris. Les avocats de Frédéric Durand-Baïssas ont évoqué le préjudice subi par leur client, qui avait 800 amis sur Facebook, dont certains se seraient demandé
“s’il traînait dans des affaires louches”. Mais ils ont surtout accusé le géant américain d’avoir voulu censurer le tableau. “Que Facebook confonde la pornographie et L’Origine du monde, c’est un manque de culture de l’histoire de l’art !” a dénoncé l’un d’eux. Mais le réseau social a réfuté cette accusation. Il a assuré avoir fermé le compte du prof parce que celui-ci avait employé un pseudonyme, pratique enfreignant ses règles d’utilisation. Pourtant, un autre de ses comptes sous pseudo n’aurait pas été désactivé selon ses avocats, qui réclament 20 000 € de dommages et intérêts. Le jugement sera rendu ce mois-ci.