Le lent chemin de l’inclusion
Facteurs génétiques ? Conséquences d’un virus contracté par la mère au moment de la grossesse ? Les causes de l’autisme restent aujourd’hui encore mystérieuses. Tout comme les formes que prend ce désordre neurologique affectant le développement. On parle d’ailleurs de troubles du spectre autistique (TSA) pour souligner la diversité de ses manifestations physiques. Selon certaines statistiques officielles, de 450 000 à 600 000 personnes seraient touchées en France. Elles ne sont pas toutes identifiées comme autistes, le diagnostic pouvant être posé à un âge avancé de la vie. Moins de 30 % d’entre elles auraient de réelles déficiences invalidantes. Mi-mars, le gouvernement dévoilera un quatrième Plan autisme. L’accent devrait être mis sur les mesures favorisant un diagnostic précoce, dès l’âge de 18 mois. Le but ? Développer le déploiement de méthodes éducatives adaptées et assurer une prise en charge comportementale pour intégrer ces enfants en milieu scolaire ordinaire. Car, sur ce sujet, la France est à la traîne. Contrairement aux États-Unis, au Canada, à l’Allemagne et même à l’Italie (où 100 % des enfants autistes fréquentent le système scolaire traditionnel). La très belle série télévisée américaine Atypical (diffusée par Netflix), qui met en scène un ado atteint de TSA, illustre ce changement de mentalités envers ceux qu’on appelle désormais les neuroatypiques. Outre-Atlantique toujours, la start-up ULTRA Testing a conçu des entretiens d’embauche spécifiques. Ils sont destinés à évaluer les compétences des autistes, qui ont du mal à se vendre selon les critères habituels. Ces personnes se révèlent pourtant des testeurs de logiciels hors pair, grâce à leurs qualités de concentration remarquables.