La question qui fâche Faut-il craindre les robots tueurs ?
Il y a tant de choses inquiétantes aujourd’hui, pourquoi se focaliser sur le futur en invoquant la sciencefiction ? […] I, Robot était une fiction, son adaptation un navet. […] Tu devrais plutôt te soucier des thèmes que l’intelligence artificielle (IA) met en lumière, notamment ses conséquences sur le travail, la santé, l’égalité et l’éthique, à l’heure où ces technologies s’insinuent dans notre quotidien. Tu devrais te préoccuper de son impact sur la création et la destruction de nos emplois, t’attacher aux questions éducatives, de formation à de nouveaux métiers, et aux allocations et modes de redistribution qui devraient résulter d’une reconfiguration du travail par l’IA.
Adapter notre outil de défense, c’est aussi prendre en compte l’évolution des technologies […]. À l’avenir, les drones armés permettront d’allier la surveillance et la capacité de frappe au moment le plus opportun. […] Non, un drone armé n’est pas un robot tueur. […] En effet, les règles d’engagement pour ces drones armés seront strictement identiques à celles que nous appliquons déjà. Qu’il s’agisse d’un canon Caesar, d’un missile de croisière, d’un Rafale : comme pour les drones, si l’opérateur est physiquement éloigné de l’objectif, l’homme n’en est pas moins au coeur de l’engagement du feu.
[Dans un cadre de guérilla urbaine], de tels systèmes économisent le sang, la fatigue, le stress, et la solde du combattant… À l’heure où les budgets militaires connaissent partout de fortes hausses (sauf en France), les différentes économies induites par les systèmes autonomes motivent l’accélération de leur développement. […] À plus long terme, certainement utopique, on peut imaginer une économie totale de vies humaines dans un conflit du futur, où la première armée remportant le combat robotisé serait tacitement considérée comme celle qui gagne la guerre. La technologie aurait ainsi rendu inutile et irrationnel l’engagement de combattants humains voués à une défaite certaine.