PC hybrides versus ultraportables : la bataille des poids plume
Taillés pour la mobilité, les portables ne cessent de gagner en légèreté et en finesse. Et les fabricants de rivaliser d’ingéniosité pour offrir toujours plus de puissance et d’autonomie.
Rappelons-nous. Il y a tout juste dix ans, durant l’une de ses keynotes, le patron d’Apple, Steve Jobs, faisait sensation avec une banale enveloppe en papier kraft. À l’intérieur, le premier MacBook Air, l’ordinateur portable le plus fin de l’époque, avec ses 19 millimètres d’épaisseur et son poids de 1,3 kilo. Les ultraportables étaient nés. Depuis, ils n’ont cessé de gagner en finesse, en puissance et en autonomie. Pour y parvenir, les constructeurs recourent à des alliages de métaux légers et résistants, à base d’aluminium et de magnésium. Désormais, une nouvelle génération de ce type de machines émerge. Son plus beau représentant : l’Acer Swift 5. Affichant 970 grammes sur la balance, il bénéficie d’un écran de 14 pouces, d’un clavier rétroéclairé à la frappe rapide et d’un puissant processeur Core i5 ou i7. Effet waouh garanti ! Son secret ? Une coque fondue d’une seule masse en magnésium et en lithium, ainsi qu’une dalle aux bordures très fines qui occupe près de 77 % de la façade. Revers de la médaille, ces ordinateurs à taille de guêpe n’accueillent plus de lecteur optique, tandis que leur connectique subit une drastique cure d’amaigrissement en privilégiant des formats réduits : USB-C, miniDisplayPort et lecteur de cartes microSD.
Si ces machines conservent l’aspect traditionnel des PC portables, d’autres se transforment en tablette grâce à leur écran tactile détachable ou rabattable derrière le clavier en pivotant à 360 °. Issues de la famille des hybrides (ou convertibles), elles flirtent avec la barre symbolique du kilo,
comme le Lenovo Yoga 900S (900 grammes), la Microsoft Surface Pro, ou encore la Samsung Galaxy TabPro S (1,08 kilo chacune). Pourtant, bien que séduisants, ces portables n’assurent pas le même niveau de confort qu’un modèle classique. Écran trop petit, souvent limité à 12 pouces, clavier amovible et dénué de charnières rigides, ce qui interdit le maintien sur les genoux, clavier au toucher mou, connectique très limitée... font déchanter certains utilisateurs. De plus, les appareils en mode tablette restent trop lourds. Une Surface Pro dans sa version Core i5 pèse quand même 770 grammes, contre 479 grammes pour un iPad.
Pour le jeu, ce n’est pas encore gagné. Ces ultraportables ou hybrides se montrent assez musclés pour venir à bout de tâches bureautiques ou avancées, tels la retouche photo ou le montage vidéo. Mais les jeux leur restent inaccessibles. En cause, leur circuit graphique intégré Intel UHD ou HD Graphics 620, dont la puissance équivaut à celle d’un GeForce 920M d’il y a trois ans. De quoi lancer quelques anciens titres peu exigeants, mais pas plus.
Du coup, les PC portables pour gamers sont-ils condamnés à rester obèses ? Pas sûr. Certains fabricants s’attaquent déjà au problème. À l’image de MSI, dontleGS43VRPhantomPro, qui embarque une carte graphique GeForce GT 1060, tient dans un châssis de 14 pouces et pèse 1,6 kilo. Autre espoir : le récent partenariat entre AMD et Intel (lire n° 881, p. 44) devrait conduire à des puces puissantes, plus petites et peu gourmandes en énergie, et contribuer ainsi à un amincissement des machines. On a hâte. ■