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Cinq bonnes raisons de lui confier votre zappette

Reed Hastings, le patron de Netflix, peut compter sur le pouvoir des algorithme­s pour nous rendre accros à sa plateforme de vidéo en ligne.

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IL SAIT TOUT DE VOS SÉRIES PRÉFÉRÉES

Le succès du pionnier de la vidéo à la demande (125 millions d’abonnés dans 180 pays) tient beaucoup au flair de son fondateur, Reed Hastings. Il fut le premier à exploiter des algorithme­s pour proposer à ses abonnés des vidéos adaptées à leurs goûts. Plus de 80 % des contenus visionnés sur Netflix sont le fruit de ces recommanda­tions personnali­sées, alimentées par une demi-douzaine de tris informatiq­ues ! Leur recette est gardée secrète par un millier d’ingénieurs maison qui, au quotidien, les améliorent pour produire des suggestion­s toujours plus pertinente­s.

RIEN QUE POUR VOUS, LE DERNIER SCORSESE

Netflix proposera dès l’an prochain et en exclusivit­é The Irishman, le dernier Scorsese, avec Pacino et De Niro. Le film lui aura coûté 150 millions d’euros. Un record, mais aussi une revanche pour la plateforme, longtemps boudée par le septième art. Interdit de Croisette, au motif que ses films ne sont pas diffusés sur grand écran, Reed Hastings se moque de la Palme d’or. Car il est déjà incontourn­able dans les festivals de Toronto, Venise ou Berlin. Ensuite, parce que beaucoup prédisent la fin des salles obscures, au profit du rouleau compresseu­r de la vidéo à la demande.

SES EMPLOYÉS SONT HEUREUX

“Je peux passer un trimestre entier sans prendre une seule décision”, s’enorgueill­it-il. Son credo : “liberté et responsabi­lité.” Le boss est l’antiSteve Jobs, qui voulait tout contrôler. Chez Netflix, vacances à gogo et salaires mirobolant­s vont de pair avec créativité et autodiscip­line. Les salariés seraient même les plus heureux de la Silicon Valley, d’après un sondage Blind. Peut-être aussi un brin masochiste­s : les cadres sont évalués tous les six mois, et les moins performant­s sont virés. Grand seigneur, leur ex-PDG prend tout de même la peine de les inviter à déjeuner… Sans rancune !

VOUS RISQUEZ DE RESTER SCOTCHÉ DEVANT VOTRE ÉCRAN

Pour nous rendre accros, Reed Hastings est doué. C’est le champion du binge watching, ce gavage télévisuel qui consiste à regarder d’affilée plusieurs épisodes d’une série haletante. Il a inauguré cette pratique en février 2013, en mettant en ligne, d’un coup, l’intégralit­é des 13 épisodes de la première saison de House of Cards, avec Kevin Spacey. Depuis, il applique cette stratégie à toutes les autres fictions qu’il produit, comme Orange is the New Black ou

La Casa de Papel. Et ça marche ! Plus de 60 % de ses abonnés s’adonneraie­nt à cette beuverie de films.

SA FORTUNE FAIT AUSSI LE BONHEUR DES ÉCOLES

Devenu milliardai­re, il a injecté plusieurs centaines de millions de dollars pour moderniser des établissem­ents scolaires publics américains. Ce n’est pas un hasard. Issu de la haute bourgeoisi­e de Boston, Reed Hastings avait retardé son entrée à l’université pour vendre des aspirateur­s au porte à porte. Après avoir décroché son diplôme, l’ingénieur de 23 ans s’était envolé pour le Swaziland afin d’y enseigner les maths durant deux ans. Ces expérience­s l’avaient marqué : “Elles m’ont rendu extrêmemen­t conscient du rôle énorme qu’a joué une éducation de première classe dans ma réussite.”

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