Ils font le buzz
Constance Madaule, Alexandra Ivanovitch, Joi Ito, Ali Tamayol, Akon, Matt Koball, Yoweri Museveni.
Et si on observait la société avec d’autres yeux que les nôtres ? C’est le pari de la Française Alexandra Ivanovitch, diplômée de l’École normale supérieure et spécialisée dans les résolutions de conflits. Installée à Los Angeles depuis l’an dernier, la trentenaire a créé l’ONG Equality Lab, et propose des formations très particulières. Au lieu de chercher à améliorer la communication à travers de traditionnels groupes de parole, elle se sert de films en réalité virtuelle. Ainsi, chaque participant devient quelqu’un issu d’une autre communauté durant plusieurs minutes. “Grâce à l’immersion, on se met dans la peau d’un autre être humain et on découvre la vie d’une personne que l’on ne connaît pas. C’est une arme d’empathie exponentielle”, explique la chercheuse, dont le père est originaire du Monténégro. Elle a donc été profondément marquée par la guerre dans l’ex-Yougoslavie. La jeune femme a fait ses premières formations avec des policiers de LA en les plongeant dans la vie d’un SDF et elle travaille actuellement avec des représentants de l’ordre à leur faire ressentir ce que vivent les citoyens afro-américains. La méthode est-elle efficace ? Il est encore trop tôt pour le dire. Mais sa conceptrice affirme que des études récentes montrent que “si des Blancs s’imaginent dans un corps virtuel noir, leurs préjugés sur la couleur de la peau et leur racisme implicite se réduisent”.
Après plusieurs séances, elle a déjà constaté que le langage corporel des participants devient moins agressif. Plusieurs fois récompensée aux ÉtatsUnis, notre concitoyenne a déjà son prochain objectif en tête : elle souhaite former le personnel des commissariats à mieux accueillir la parole des femmes.