L’IMPRESSION 3D
DÉFIE LA LOI DE LA GRAVITÉ
Unepetiteplaque décorative en plastique sur laquelle on lit “Made In Space – Nasa”. Voici à quoi ressemblait le tout premier objet imprimé en 3D dans l’espace. C’était le 24 novembre 2014, à bord de la Station spatiale internationale (ISS). Quelques semaines plus tard, ignorant à nouveau l’absence de gravité, le prototype d’imprimante créé par la start-up californienne Made In Space fabriquait son premier outil : une clé à douille à cliquet, dont les plans avaient été transmis par mail depuis la Terre. Très satisfaite de l’expérience, la Nasa commandait à la jeune pousse une version aboutie de sa machine. Installée dans l’ISS depuis 2016, celle-ci a déjà réalisé plus d’une centaine de petites pièces parfaitement opérationnelles. Elle est toutefois limitée à la conception d’éléments en plastique. Aussi l’Agence spatiale américaine vient de demander à Made In Space de lui fournir un appareil de nouvelle génération à même d’exploiter une trentaine de matériaux, dont des métaux comme l’aluminium ou l’acier. Une bénédiction pour l’équipage de l’ISS qui ne sera plus forcé d’attendre le prochain ravitaillement venu du plancher des vaches pour recevoir nombre d’ustensiles. Mais la start-up voit plus loin. Elle planche, avec le soutien de la Nasa, sur un astronef, nommé Archinaut, capable de fabriquer des objets dans le vide sidéral, puis de les assembler. Les pièces produites à l’intérieur de son corps octogonal seraient manipulées par ses trois bras articulés. De quoi réparer ou améliorer des satellites en orbite. “Cela nous servira aussi à bâtir de grandes structures dans l’espace à moindre coût et avec peu de risques”, se réjouit Andrew Rush, le patron de Made In Space, qui voit déjà son bébé édifier de gigantesques antennes de communication ou des centrales solaires. Il espère pouvoir lancer la première mouture d’Archinaut d’ici à cinq ans.