DES CARTES 3D
QUI VALENT DE L’OR
Les Rolls du graphisme. Apple fait des émules. Au coeur de l’été, on apprenait que la capitalisation boursière de la firme à la pomme venait de franchir le cap des 1 000 milliards de dollars – l’équivalent du produit intérieur brut de l’Indonésie – grâce, notamment, au succès de son iPhone X, vendu pourtant au prix d’un Smic. Le coût exorbitant de ce produit a manifestement inspiré Nvidia. Le 20 août dernier, le concepteur de puces graphiques a dévoilé ses nouvelles cartes 3D, les GeForce RTX, aux tarifs particulièrement salés. Elles se déclinent en trois versions – RTX 2070, 2080 et 2080 Ti –, commercialisées respectivement 639 €, 849 € et… 1 259 € ! Soit jusqu’à 56 % plus chères que la précédente génération, GeForce GTX, lancée en 2016. Certes, il s’agit ici des prix des cartes de référence. Des constructeurs sortiront probablement des modèles un peu moins onéreux, équipés de systèmes de refroidissement de moindre qualité. Mais l’addition restera douloureuse. Et tout ça pour quoi ? Pour jouer en 4K sans avoir à rogner sur le niveau de détail des graphismes, promet Nvidia. Encore faut-il posséder un écran dernier cri pour en profiter. La société californienne fait valoir un autre atout : ses cartes seraient taillées pour le ray tracing. Il s’agit d’un procédé, déjà utilisé au cinéma, visant à simuler très précisément le parcours de la lumière sur chaque point d’une image afin d’obtenir un rendu plus réaliste. Les RTX seraient ainsi capables d’afficher en temps réel des scènes presque aussi belles que celles des films d’animation. À condition que les jeux intègrent cette technologie. Ce qui sera le cas de seulement trois titres d’ici à la fin de l’année. Les joueurs passionnés aux comptes en banque bien fournis n’ont donc aucune raison de se précipiter.