Certains pourraient regretter d’être allés un peu trop vite
01NET Faut-il s’étonner de l’apparition du divorce low-cost ?
GÉRARD NEYRAND Non. C’était inéluctable. Depuis quarante ans, l’évolution des technologies et des moeurs a fragilisé les relations de couple. Le mariage a beaucoup perdu de sa valeur institutionnelle et de sa symbolique. Ce qui s’exprime de façon manifeste par la hausse constante du taux de divorce. On peut faire le parallèle avec l’apparition des sites de rencontres rapides, qui sont dans le même esprit. Sauf que là, c’est pour en finir sans perdre de temps.
01NET Mais justement, ne devrait-on pas s’inquiéter de la rapidité à laquelle se déroule la procédure ?
G.N. Sans doute. Aujourd’hui, les individus ne s’accordent plus le temps de réfléchir, ce qui peut avoir de lourdes conséquences. Certains risquent de regretter plus tard d’être allés un peu trop vite. Mais nous sommes désormais dans une société qui privilégie la vitesse et les passages à l’acte rapides. Cependant, en matière de conjugalité, cela s’avère parfois un peu dangereux.
01NET Pensez-vous que le divorce en ligne va devenir la norme ?
G.N. Les environnements familiaux actuels se diversifient et sont de plus en plus complexes. Nous vivons dans une société où l’infidélité est moins bien tolérée qu’il y a vingt ans. Par conséquent, il y a davantage de tensions dans les couples. Le divorce en ligne répond donc, sans doute, à une attente de la part de certains d’entre eux. Pour autant, je ne pense pas qu’il devienne la norme. Juste une nouvelle possibilité parmi d’autres qui s’offre aux gens.