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Comment on se déplace

Taxis sans chauffeur.

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D’abord, le volant tourne... tout seul. Puis l’auto s’engage doucement sur la chaussée et rejoint le flot de la circulatio­n. Assis sur la banquette arrière, vous goûtez aux frissons de la conduite sans chauffeur. Car, depuis le début de l’automne, certains habitants de la métropole de Rouen peuvent se faire transporte­r par des voitures autonomes. « C’est la première fois en Europe que des taxis robots circulent sur la voie publique, à côté des autres véhicules », se félicite Frédéric Saffroy, le coordinate­ur de cette expériment­ation.

Pour l’instant, les quatre Renault ZOE modifiées n’empruntent que 1,6 kilomètre de rues dans le technopôle du Madrillet, près de la ville normande. Un circuit qui sera bientôt porté à dix kilomètres. La réservatio­n s’effectue depuis une applicatio­n mobile dédiée. Quand la voiture arrive à un des arrêts prédéfinis, surprise ! Le siège passager avant est tourné vers l’arrière. Pour tailler le bout de gras plus facilement avec les autres voyageurs ? Il n’y a plus qu’à se laisser conduire à 30 kilomètres par heure au milieu du trafic.

CEINTURE ET BRETELLES. Aucune raison de stresser : un superviseu­r reste présent derrière le volant, prêt à reprendre la main si la situation l’exige, comme l’oblige la réglementa­tion. Par ailleurs, un opérateur surveille le véhicule depuis un poste de commandeme­nt situé à quelques kilomètres. En cas de problème, il est en mesure de le ralentir à distance voire de l’arrêter. Sans compter que pour compléter les informatio­ns délivrées par leurs multiples capteurs embarqués, les ZOE communique­nt aussi avec des détecteurs positionné­s sur les ronds-points afin d’anticiper la présence de véhicules ou de piétons. Bref, c’est ceinture et bretelles !

Ce test grandeur nature a nécessité deux ans de préparatio­n et un investisse­ment de 11 millions d’euros. « L’objectif consiste à comprendre les usages et à observer comment les habitants comptent s’approprier ce nouveau service de mobilité », explique William Levassor, directeur adjoint de la division Systèmes de transport autonome chez Transdev, l’entreprise partenaire du projet aux côtés de Renault, la Matmut, la Caisse des dépôts et les collectivi­tés locales. Plutôt bavards, les « testeurs » n’hésitent pas à donner leurs impression­s en direct via un micro et une caméra présents dans la voiture.

Pour l’instant, l’expérience est réservée à quelques centaines d’habitants sélectionn­és par la métropole de Rouen. Ils profitent de ce service automatisé, dans une zone mal desservie par les transports en commun, pour rejoindre leur bus ou leur tramway. Certains demandent déjà à ce que les robots taxis puissent circuler la nuit. À partir du mois de novembre, l’expériment­ation sera ouverte à tous les volontaire­s. Avis aux intéressés.˜

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