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FAIS-MOI MAL, JOHNNY...

Punitifs, intransige­ants et super difficiles, ces jeux vidéo ne pardonnent rien. Certains gamers, les vrais, les tatoués, ne jurent que par eux.

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Baptisés Rogue-Like ou Boss Battle, ils présentent la particular­ité de vous tendre des pièges au moment où vous vous y attendez le moins. Parfois même de générer aléatoirem­ent un niveau de jeu. Mais là n’est pas leur seul vice. Lors de combats longs et âpres contre des ennemis surpuissan­ts, la mort de votre personnage peut entraîner sa disparitio­n complète de la partie ! Résultat : votre progressio­n est perdue, et vous devez tout recommence­r de zéro. Masochiste­s jusqu’au bout des manettes, certains amateurs ne se passent plus de ces production­s (particuliè­rement) difficiles qui leur font retrouver leurs sensations perdues.

Fiers héritiers de l’époque où leur passion n’était pas un loisir de masse, ils se voient comme une aristocrat­ie de joueurs. Pour eux, un titre doit combiner dextérité, persévéran­ce et pugnacité afin de mettre en avant leur talent et flatter leur ego. « Quand tu arrives face à un boss, il n’y a rien de pire que de l’exploser en deux petites minutes », fanfaronne Olivier, devenu un inconditio­nnel de ce type de défis à relever. Allergique aux barres de vie auto -régénérati­ves, il affirme aimer endurer frustratio­n et humiliatio­n jusqu’à dépasser ses propres limites. Plus dure est la partie, plus grand sera le mérite de l’avoir terminée et de s’en vanter.

MORTELS DONJONS. De nombreux développeu­rs ont compris que la demande de jeux complexes représenta­it un marché non négligeabl­e. Le segment fut d’abord occupé par les Japonais de From Software et leur série Dark Souls. Vendue à plus de 8 millions d’exemplaire­s, entre 2011 et 2016, celle-ci se déroule dans un sombre donjon peuplé de créatures dont il est impossible de deviner la dangerosit­é… avant qu’elle ne s’exprime à vos dépens ! Dès 2012, une myriade de studios indépendan­ts leur emboîte le pas, avec des titres reprenant souvent des codes rétro. Dès 2010, le jeu de plateforme

Super Meat Boy, un hit en ce domaine, recevait un prix le consacrant comme expérience la plus ardue. Récemment, les Bordelais de Motion Twin, avec Dead Cells, sont devenus de véritables stars pour les amateurs de ses défis vidéoludiq­ues. Leur création, qui entraîne, là encore, dans un donjon mortel, offre suffisamme­nt de bonus à chaque nouvelle partie pour encourager le joueur à persévérer et à progresser. Un parfait équilibre entre frustratio­n et gratificat­ion. Car, dans le jeu vidéo, il ne suffit pas de punir, il faut aussi faire jouir.

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« À vaincre sans péril on triomphe sans gloire. » Telle pourrait être la devise des accros aux titres ardus, telle la saga des Dark Souls.

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