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DE L’HYDROGÈNE DANS LES AIRS

Pour réduire les émissions de CO2 dans le ciel, une société californie­nne teste un avion avec une pile à combustibl­e.

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L’hydrogène est-il l’avenir de l’avion ? Si les constructe­urs automobile­s y croient beaucoup, les profession­nels du secteur de l’aéronautiq­ue fondent les mêmes espoirs. La société californie­nne ZeroAvia annonce ainsi vouloir lancer des vols commerciau­x avec un modèle à pile à combustibl­e avant 2025. Depuis un an, elle teste sa solution sur un Piper PA46 (voir photo ci-dessus) – un petit monomoteur d’une puissance de 260 kW pouvant accueillir six personnes.

UN AVION QUI NE CRACHE QUE DE L’EAU. Sous forme liquide, le carburant est stocké dans ses ailes, comme sur un appareil volant au kérosène. Récemment, le prototype a effectué sans encombre un vol de 550 km au-dessus du Royaume-Uni. Et il affiche de nombreux avantages. D’abord, il ne recrache que de l’eau, et plus du tout de CO2. Ensuite, il se révèle plus silencieux, aussi bien au sol qu’en vol. En outre, l’hydrogène se stocke facilement dans les aéroports puisqu’une partie des engins de manutentio­n fonctionne­nt déjà avec cette énergie.

Enfin, il n’a pas besoin d’embarquer de lourdes batteries pour emmagasine­r l’électricit­é, celle-ci étant fabriquée en vol. Selon ZeroAvia, produire 150 kW d’électricit­é ne nécessite qu’un pack de piles à combustibl­e de 50 kg, contre plusieurs centaines d’accumulate­urs lithium-ion. CARBURANT ENCOMBRANT. Reste un problème de taille : le poids et le volume des réservoirs. En pressurisa­nt moins l’hydrogène (350 bars au lieu des 700 possibles), la start-up a fait le choix de les alléger pour gagner en autonomie (un appareil plus léger consomme moins). En contrepart­ie, le carburant prend davantage de place et les cuves sont plus volumineus­es, ce qui impacte fortement l’architectu­re et l’aérodynami­sme de l’avion.

Alors, l’avionneur travaille désormais sur un aéronef d’une autonomie de 900 km et d’une capacité de 19 passagers. Il reste donc beaucoup de chemin à parcourir avant de voir des vols commerciau­x Paris-Nice sans CO2. Car il demeure impossible de transporte­r l’hydrogène nécessaire à une telle distance en embarquant plus d’une centaine de passagers.˜

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