LA TERRE, LE JOUR D’APRÈS
Le confinement mondial a eu un effet bénéfique pour la planète. Le « jour du dépassement » a reculé de trois semaines, ce qui donne un peu d’espoir pour l’avenir, si les manières de consommer changent, bien sûr.
Saviez-vous que pour subvenir aux besoins de l’humanité, il faudrait 1,6 planète ? Tous les ans, l’institut de recherche californien Global Footprint Network calcule le jour dans l’année où l’humanité a consommé la totalité des ressources que produit l’écosystème. Ce « jour du dépassement » est évalué à partir de millions de données statistiques de 200 pays et il ne cesse d’avancer depuis cinquante ans : le 29 décembre en 1970, le 2 octobre en 1996, le 1er septembre en 2004. En 2019, il est tombé le 29 juillet. Ce qui signifie qu’en six mois et vingt-neuf jours, les ressources produites par la Terre en une année sont épuisées. Grâce au confinement dû à la pandémie de Covid-19, la date a été reculée de trois semaines et est désormais fixée au 22 août. C’est un « renversement historique », commente le think tank indépendant.
L’ÉCOSYSTÈME DÉPOUILLÉ. Boire, manger, se déplacer, se chauffer… Tout cela coûte cher à la planète. Il suffit de faire le test proposé sur le site de Global Footprint Network pour le comprendre. Avec des habitudes qui ne nous paraissent pas excessives comme consommer de la viande ou des produits transformés, habiter en ville, prendre quotidiennement les transports publics, avoir accès à l’eau et à l’électricité, on est déjà dans le rouge. Pour la planète, cela signifie trop d’arbres abattus, élevage intensif, surpêche et exploitation des terres agricoles à l’excès. L’ensemble du globe est touché avec pour bilan la dégradation de la biodiversité, l’élévation de la concentration de CO2 et des émissions de gaz à effet de serre plus importantes que ce que l’écosystème peut absorber.
Tout va mal ? Oui, mais il y a de l’espoir, car cet épisode de confinement a montré qu’il était possible d’inverser le mouvement. Nous sommes revenus au même niveau qu’il y a quinze ans, ce qui était impensable il y a encore quelques mois. Des changements essentiels et rapides sont donc bien réalisables.
DES ACCORDS « CLIMATICIDES ». Selon l’ONG WWF, le premier levier d’action porte sur les émissions de gaz à effet de serre. Ces dernières constituent 60 % de l’empreinte écologique mondiale. Pour se faire, l’organisation propose de revenir sur les traités commerciaux qu’elle juge « climaticides » comme le Ceta, un accord de libre-échange entre l’Union européenne et le Canada. De nouvelles politiques devraient être mises en place concernant le gaspillage alimentaire. WWF conseille également de modifier notre alimentation en remplaçant les protéines animales par des protéines végétales. À titre individuel, il est possible de contrôler et de changer sa consommation avec l’application WAG (We Act for Good) proposée par l’ONG sur iOS et Android. Cuisiner, voyager, trier… L’appli prodigue des conseils et des astuces pour accélérer notre transition énergétique personnelle. ●