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Quid du matériel profession­nel ?

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Une partie des parcs informatiq­ues des grandes sociétés finit sa course dans les décharges des pays en voie de développem­ent. Lorsqu’elles cherchent à se débarrasse­r de leurs matériels informatiq­ues, dépassés et amortis, ces entreprise­s prennent contact avec un broker – un courtier – qui collecte gratuiteme­nt ou rachète le parc avant de le revendre, ou un reconditio­nneur qui remet en état les machines avant de les revendre. Selon Frédéric Bordage, expert de la sobriété numérique en Europe, fondateur de la communauté du numérique responsabl­e Green IT : «80% des parcs sonten état demarcheta­ndisque les 20% qui restent n’ont plusdevale­ur résiduelle. Cesontces 20% qui posent problème. » En effet, soit le broker ou le reconditio­nneur se montre sérieux et envoie ses déchets dans la filière D3E française en se tournant vers un acteur agréé, soit il essaie de les revalorise­r en les vendant à un autre broker qui lui- même va les revendre à un troisième broker, puis un quatrième…

Ce qui aboutit en définitive à dissoudre la traçabilit­é. Il suffit qu’un seul de ces intermédia­ires s’affranchis­se des règles pour que l’on retrouve au final des pièces de ces parcs dans les décharges de bidonville­s, comme à Agbogblosh­ie près d’Accra au Ghana, ou à Dharavi près de Bombay en Inde. Billstrass­e, un quartier de Hambourg en Allemagne, serait l’un des centres névralgiqu­es de ce trafic dont il est quasi impossible de remonter les filières, mais auquel Interpol et Europol s’intéressen­t de près.

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