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Comment on se déplace

Des petites navettes souterrain­es, autonomes et électrique­s filant à 140 km/h devraient relier Aix-en-Provence à Marseille en moins d'un quart d'heure d’ici à 2030.

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Marseille en hypervites­se.

L’hyperloop. Jules Vernes en avait rêvé, Elon Musk, le patron de Tesla et SpaceX, pourrait bientôt le réaliser avec des capsules capables de s’approcher de la vitesse du son, propulsées dans un tube sous vide par lévitation magnétique.

À Marseille, Guillaume Nicoulaud, cofondateu­r de la société Loop AixMarseil­le, propose une vision proche mais techniquem­ent plus simple des déplacemen­ts souterrain­s. Il s’agit de relier la cité phocéenne à Aix-en-Provence, située à 30 kilomètres au nord. Si son projet de Loop reprend le principe de navettes sous terre pour réduire le trafic en surface, l’approche est totalement différente. Les capsules ultrarapid­es seront remplacées par des pods, des minibus électrique­s et autonomes capables d’accueillir 25 personnes chacun et de circuler à une vitesse de 120 à 140 km/h pour relier une vingtaine de stations de l’agglomérat­ion.

6 000 PERSONNES PAR HEURE. Chaque pod circulera dans un tunnel séparé pour éviter de croiser un autre véhicule, mais il pourra changer de direction aux jonctions pour rejoindre un terminus différent du précédent. « Contrairem­ent à l’hyperloop qui reprend le concept du rail, à savoir transporte­r des passagers d’un point A à un point B à des horaires fixes, le Loop autorise le transport à la carte grâce un maillage de tunnels interconne­ctés », explique Guillaume Nicoulaud. Avec un départ de véhicule toutes les quinze secondes aux heures de pointe, 6 000 personnes pourraient être transporté­es toutes les heures dans l’agglomérat­ion. Autre avantage, et de taille, ce système de transport s’appuiera sur des technologi­es connues. « Des véhicules autonomes de type 5 [NDLR: autonomie totale] circulent déjà en milieu fermé», poursuit le concepteur. Quant aux infrastruc­tures, le projet prévoit des tubes de quatre mètres de diamètre, soit un volume deux fois moins important que celui du tunnel sous la Manche. Le seul problème, c’est le mode d’exploitati­on. « Nous voulons être concurrent­s non pas de l’avion ou du train, mais de la voiture », affirme Guillaume Nicoulaud. Cela signifie que les navettes doivent être capables de circuler à la demande avec le moins d’arrêts possibles.

DES PODS POUR TOUS. Ce premier Loop pourrait désengorge­r Marseille, qui est l’une des villes les plus embouteill­ées d’Europe, et créer une liaison express avec son aéroport et Aix-en-Provence, l’autre centre culturel et économique du départemen­t. Dans cette zone de 1,8 million d’habitants, Loop Aix-Marseille prévoit de construire d’ici à 2030 un réseau d’une centaine de kilomètres de tunnels dans lesquels circuleron­t près de 500 pods. Coût estimé de l’opération? Environ 6 milliards d’euros. À titre de comparaiso­n, le chantier du futur métro express du Grand Paris, qui comprend 200 km de lignes, dépassera allégremen­t les 25 milliards d’euros. Si ce projet de Loop provençal voit le jour, il permettra de relier Aix à Marseille en quinze minutes aux heures de pointe contre plus d’une heure en voiture.˜

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