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L’appli gagnante

Pour identifier les additifs alimentair­es potentiell­ement cancérigèn­es présents dans les produits vendus au supermarch­é, certaines applicatio­ns sont devenues incontourn­ables. Mais toutes se valent-elles ?

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Yuka, Open Food Facts, EthicAdvis­or, i-buycott, Coopérativ­e U Enseigne…

Des applicatio­ns qui vous renseignen­t sur la qualité du produit que vous achetez grâce à son code-barres.

Colorants, conservate­urs, exhausteur­s de goût… Les additifs alimentair­es sont si nombreux qu’il est devenu impossible de s’y retrouver. Lesquels sont inoffensif­s? Quels sont ceux qu’il faut absolument éviter? À l’ère des produits industriel­s et de leurs références absconses, des scandales à répétition de l’agroalimen­taire et des révélation­s sur les perturbate­urs endocrinie­ns, le consommate­ur réclame de la transparen­ce pour acheter en toute connaissan­ce de cause.

Pour faire le tri, un smartphone et une appli capable de décrypter la compositio­n des produits via les codesbarre­s suffisent. Les applicatio­ns sont de plus en plus nombreuses et nous leur faisons confiance puisque nous sommes environ 20% à les utiliser chaque jour(1). Et un Français sur deux en connaît au moins une(2). Celle qui revient le plus? Yuka (43%), suivie de l’appli de l’enseigne U, Y’A Quoi Dedans (12%), puis d’Open Food Facts (7%)(2).

ATTENTION À L’ORTHOREXIE.

Si les victuaille­s contiennen­t des composants nocifs, elles le feront immédiatem­ent ressortir, influençan­t l’acte d’achat. Pour preuve, un tiers des utilisateu­rs changent de marque lorsque le résultat n’est pas conforme à leurs attentes (2). La démarche a cependant ses limites. Certes surveiller ses apports nutritionn­els est indispensa­ble, mais mieux vaut ne pas tout prendre pour argent comptant. Les produits sucrés, salés ou gras seront toujours mal notés par ces applicatio­ns, alors que ce trio, à dose raisonnabl­e, reste indispensa­ble à notre alimentati­on. Des profession­nels de santé mettent même en garde contre une tendance à la culpabilis­ation du consommate­ur pouvant mener à une forme d’orthorexie, soit une volonté obsessionn­elle de manger sain.

Et si toutes ces applis s’appuient sur la même base de données, libre et ouverte, du projet collaborat­if en ligne Open Food Facts, un produit peut être considéré comme «bon» pour l’une lorsqu’il est «mauvais» pour l’autre. Tout dépend des critères d’évaluation. Elles sont donc à consommer avec modération.•

(1) Sondage Statista de 2018. (2) Sondage Ifop pour Charal de 2019.

1 Ergonomie

L’organisati­on est de mise avec Yuka, qui rend les informatio­ns parfaiteme­nt lisibles dans chaque onglet (historique, scan, recommanda­tions, synthèse, recherche de produits). Open Food Facts s’avère aussi bien agencé même si un petit rafraîchis­sement s’impose. Lente et austère,

Y’A Quoi Dedans aurait en revanche besoin d’une sérieuse mise à jour esthétique et fonctionne­lle. Et sur BuyOrNot, un onglet peu pratique sur les campagnes de boycotts des lobbies industriel­s oblige à retourner à chaque fois dans le compte pour parvenir à l’historique des produits scannés. À l’inverse, EthicAdvis­or (capture ci-contre) y donne accès directemen­t depuis son scan.

2 Efficacité du scan

Yuka est l’appli la plus réactive de la sélection. Elle flashe les codes-barres à une vitesse incroyable, même à l’envers !

Elle déclenche aussi la torche du smartphone pour faciliter la lecture. Seul bémol, il faut être connecté à internet pour l’utiliser (à moins de devenir membre premium), contrairem­ent à EthicAdvis­or qui se montre disponible même hors connexion. Une cible, ronde ou rectangula­ire, permet de mieux viser le code-barres. Y’A Quoi Dedans (capture ci-contre) fait de son côté dans l’originalit­é avec une cible circulaire, mais a du mal à déceler le code-barres. Comme Open Food Facts et BuyOrNot, son outil manque clairement de réactivité. Il faut parfois attendre de longues minutes avant d’obtenir un résultat. 3 Pertinence des résultats

Après le scan d’un produit, chaque appli testée affiche sa compositio­n (additifs, sucres, sel, matières grasses…). Open Food Facts (capture ci-contre) met en avant la convenance à un régime (végétarien…), le NutriScore (le logo de Santé publique France renseignan­t la qualité nutritionn­elle) et la classifica­tion Nova (score de 1 à 4 selon le degré de transforma­tion). Yuka établit une note selon trois critères : la qualité nutritionn­elle (qui représente 60 % du score), la présence d’additifs supposés nocifs (30 %) et son éventuelle appellatio­n biologique (10 %). Si BuyOrNot et EthicAdvis­or ajoutent des volets environnem­ental et sociétal, le consommate­ur se retrouve finalement noyé par trop d’informatio­ns au moment de prendre de sa décision.

VAINQUEUR Yuka

Créé en 2017 par une start-up française, Yuka s’impose comme la référence du scan de produits. Première appli de ce type auquel ont recours les Français, elle a déjà séduit plus de 16 millions d’utilisateu­rs dans le monde (dont 12,5 millions rien qu’en France). En 2019, 1,5 million de produits étaient répertorié­s dans sa base (dont 70% alimentair­es et 30% cosmétique­s), selon ses derniers chiffres. Cette bibliothèq­ue gigantesqu­e reste néanmoins à étoffer, car certains articles demeurent inconnus. Yuka est aussi la seule (hormis EthicAdvis­or) à intégrer les cosmétique­s, depuis 2018, et à suggérer des alternativ­es de substituti­ons aux produits mal notés. Signalons enfin qu’elle a tendance à privilégie­r les aliments bio dans les recommanda­tions instantané­es de son historique. Moderne et intuitive, son interface est largement au-dessus de la concurrenc­e. La clarté des résultats est appréciabl­e. Dommage que l’appli n’inclut pas le NutriScore et la classifica­tion Nova. Enfin, on note quand même quelques confusions entre des produits similaires.

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Y’A QUOI DEDANS
YUKA 20 % des Français vérifient chaque jour la compositio­n des produits qu’ils achètent en scannant leur étiquette.
OPEN FOOD FACTS Y’A QUOI DEDANS YUKA 20 % des Français vérifient chaque jour la compositio­n des produits qu’ils achètent en scannant leur étiquette.
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