Nice retoquée, Bergame plébiscitée
Avec Reporty, la ville de Nice (Alpes-Maritimes) voulait donner la possibilité aux habitants témoins d’accidents ou d’agressions de joindre la police municipale à l’aide d’une appli qui lançait un appel vidéo géolocalisé. Depuis leur centre de supervision, des agents pouvaient évaluer l’incident et intervenir au besoin. Cette initiative du maire, Christian Estrosi, avait divisé les Niçois. Certains craignaient la dérive vers la délation généralisée. Finalement, c’est la Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil) qui a tranché en demandant l’arrêt de l’expérimentation en mars 2018. L’institution considérait que le champ d’application, comprenant les incivilités, en passant par les délits et les crimes, était trop large. Elle a estimé qu’il était « hautement souhaitable qu’un tel dispositif fasse l’objet d’un encadrement législatif spécifique ». Par ailleurs, elle a conclu que la pertinence des informations collectées n’était en l’état pas garantie. Désormais, la ville propose Allô Mairie. Depuis 2019, il y a eu près de 40 000 signalements dont la moitié concerne des demandes d’enlèvement de dépôts sauvages, 23 % sont relatives à la voirie et 14 % regardent la propreté. En Italie, une application du type Reporty existe. À Bergame, depuis 2018, iSafe permet de signaler un incident, une agression ou un délit et d’envoyer une photo géolocalisée aux services de police. Depuis un back-office, un agent visualise les messages et décide ou non d’intervenir. Durant la période de confinement, iSafe a servi aux nombreux signalements concernant les personnes qui ne respectaient pas les consignes de sécurité.