LES VOIES FERRÉES SOUS CONTRÔLE
Entretiens des lignes, surveillance des ouvrages d’art… Les drones facilitent le travail de la SNCF.
La SNCF est le premier consommateur de glyphosate en France. Elle en répand 38 tonnes chaque année, principalement pour désherber les abords de ses 30000 km de voies ferrées. Mais l’interdiction de l’herbicide de Monsanto, prévue pour 2021, contraint l’entreprise à rechercher d’autres solutions.
Désormais, l’idée est d’intervenir, par des moyens mécaniques, sur les zones qui présentent une gêne ou un danger pour la circulation ferroviaire. Et c’est Altametris, la filiale du groupe en charge des drones, qui mène ce changement de pratique. Pour cela, la jeune société a développé des algorithmes capables d’extraire des informations à partir des données collectées par les capteurs embarqués sur sa flotte de drones.
Le Lidar, un système de télédétection par laser, est notamment capable de dresser une cartographie 3D du terrain, y compris en présence d’un important couvert végétal. L’algorithme de machine learning identifie alors les zones les plus propices au développement des mauvaises herbes, et si elles doivent être traitées fréquemment par des moyens mécaniques ou, au contraire, ne nécessiteront que de rares interventions.
Le passage régulier du drone permet en outre de mesurer la croissance des arbres et de signaler automatiquement les branches susceptibles de présenter un danger (en rouge sur l’image ci-contre). L’information est alors communiquée aux techniciens en charge de l’entretien, ainsi que le type d’engin nécessaire à l’intervention!
DÉTECTER LES FISSURES. La surveillance des ouvrages d’art est un autre des nombreux domaines d’action des drones d’Altametris. Ainsi, plutôt que de déployer des nacelles pour examiner un viaduc, une opération longue et coûteuse, ces derniers effectuent des contrôles plus fréquents sur un plus grand nombre d’ouvrages. Ils repèrent, au fil de leurs passages, toute anomalie qui nécessitera un examen plus approfondi. La caméra embarquée, couplée à un logiciel de traitement d’images, peut détecter des fissures jusqu’à 0,5mm de diamètre.
Si l’expertise d’un spécialiste reste irremplaçable, les drones procurent un réel gain de productivité. «Alors que les techniciens consacraient jusqu’à 75 % de leur temps à rechercher des problèmes, ils passent désormais 75 % du temps à les traiter », rappelle Nicolas Pollet, directeur général d’Altametris.