C’EST DANS LA BOÎTE !
Des lignes automatiques et aériennes sans livreur voient le jour en France pour atteindre des villages isolés.
Et de deux! Trois ans après avoir inauguré la première ligne régulière de livraison par drone au monde, DPD France, filiale de La Poste, en a lancé une nouvelle en 2019.
La première ligne de 15 km, reliant Saint-Maximin-la-Sainte-Baume à une pépinière d’entreprises située à Pourrières, dans le Var, est entrée en service en 2016. Deux terminaux robotisés, situés au départ et à l’arrivée, stockent et transfèrent vers le drone le container renfermant le colis, qui pèse jusqu’à 1,5 kg, et rechargent la batterie de l’engin. Ce dernier est équipé de six moteurs, dispose d’une autonomie de 20 km et sa vitesse de croisière atteint 30 km/h. Surtout, sa conception l’autorise à voler sous la pluie et par vent modéré. Il intègre aussi un parachute de secours. À ce jour, près de 200 livraisons ont été assurées.
PAR MONTS ET PAR VAUX. La seconde liaison, entre Fontanil-Cornillon et le village de moyenne montagne de Mont-Saint-Martin, en Isère, repose sur une technologie plus innovante encore. Si 3 km seulement séparent les deux sites à vol d’oiseau, le trajet grimpe à 10 km en empruntant l’unique route, de surcroît difficilement praticable en hiver en raison des chutes de neige. Un terrain idéal pour le drone, qui fait le parcours en seulement huit minutes, quelle que soit la saison.
Ce dispositif est couplé à un camion qui, en plus d’assurer la livraison dans la région, intègre une station de décollage et d’atterrissage. Concrètement, lorsqu’un paquet doit être livré à MontSaint-Martin, le livreur se gare sur un emplacement réservé à Fontanil Cornillon. Il déploie alors le terminal, y glisse le coffret contenant le colis et lance la livraison qui s’effectue là encore de manière totalement autonome.
Les deux lignes sont surveillées à distance par un opérateur de la Direction générale de l’aviation civile. C’est
d’ailleurs lui qui a donné l’alerte, le 29 mai, quand un drone a subitement disparu entre les deux villages isérois lors de son vol retour. Le système de géolocalisation a cessé de fonctionner et l’appareil n’a pas été retrouvé. Il pourrait s’agir d’un acte de malveillance. Pas très rassurant, alors que les projets de livraison par drone se multiplient, y compris dans des zones plus densément peuplées.