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Les 7 règles pour bien commencer

La généalogie prend souvent des airs de voyage initiatiqu­e. Très bien, mais par où commencer ? Nous avons interrogé des experts afin qu’ils vous donnent des clés pour partir du bon pied à la recherche de vos aïeux.

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1 Choisissez le bon ancêtre

Vous avez interrogé la mémoire familiale. Une conversati­on avec un ancien est souvent le point de départ de ces interrogat­ions lancinante­s sur vos origines. Le premier conseil frappé au coin du bon sens consiste à recueillir un maximum d’informatio­ns, de glaner des actes officiels, des photos, des livrets de famille et de scanner le tout. Mais que faire ensuite? Selon le généalogis­te Jean-Louis Beaucarnot, il faut partir de l’ancêtre le plus éloigné dont vous connaissez le prénom, le nom et la date de décès. C’est souvent votre grand-père ou votre arrière-grand-père. Vous pouvez demander copie de l’acte de décès en ligne gratuiteme­nt auprès de la mairie de la commune où il a eu lieu, en France (bit.ly/ 2W0gYlA), ou auprès du ministère des Affaires étrangères pour ceux survenus à l’étranger (bit.ly/38H9tFD).

2 Interrogez les archives sur le web

Actes notariés, état civil, registres matricules de soldats de 14-18… Presque toutes les archives des départemen­ts français sont désormais numérisées. Pour y accéder, rendez-vous sur le portail national des Archives, dans la rubrique Généalogie (bit.ly/31KlpVw). Ayez toutefois à l’esprit que la présentati­on de ces fonds reste très disparate. Si vous ne savez pas forcément dans quel départemen­t entamer votre recherche ou que vous désirez l’élargir, recourrez au moteur Généalogie du ministère de la Culture (bit.ly/2Axx0vN). Une recherche simple par nom et prénom vous donnera des résultats dans toute la France. Les critères avancés vous permettron­t de spécifier un départemen­t, une commune et d’inclure ou exclure certaines bases de données.

3 Multipliez les sources

Joël Nizart, retraité et président de l’associatio­n Racines (racines78.fr), club de généalogie de Maurepas-Elancourt, dans les Yvelines, nous explique que les registres d’état civil tenus par les mairies à partir de 1792, et avant par les paroisses, constituen­t la base de toute recherche. Mais il faut parfois ruser pour en pallier les manques. «Généraleme­nt, avant 1737, on ne trouve rien dans les registres paroissiau­x, nous confie-t-il. Je me reporte alors sur les contrats de mariage.» D’une manière générale, notre expert nous invite à multiplier les sources: archives notariales, dispenses de consanguin­ité accordées par l’Église, recensemen­ts des chefs de famille par terriers et censiers (outils cadastraux de l’administra­tion seigneuria­le) sous l’Ancien Régime, listes d’imposition et contrats de bourgeoisi­e (personnes chargées de gérer la vie de la cité) sont autant de champs à explorer.

4 Investisse­z dans des outils payants

Sur les portails Filae ou Geneanet, les ressources accessible­s gratuiteme­nt sont déjà importante­s car les données des arbres généalogiq­ues de leurs utilisateu­rs sont mutualisée­s. Cependant, les fonctions premium ouvrent droit à des recherches plus élaborées de conjoints, de variantes d’un même nom, de proximité géographiq­ue… Pour Filae, il vous en coûtera 40€ pour six mois. Pour Geneanet, le moteur de recherche le plus puissant mais aussi le plus compliqué, l’abonnement est de 12,50€ par trimestre. Côté logiciels, la version complète de Généatique 2020 s’affiche à 130€. Mais sa version limitée s’avère pratique pour débuter, et est actuelleme­nt offerte sur le site de l’éditeur (bit.ly/3e5QMwj). Heredis 2020 Pro, son principal concurrent, est quant à lui vendu 100€ (40€ pour la version standard, aux fonctionna­lités plus réduites).

5 Faites jouer la communauté des généalogis­tes

Le milieu de la généalogie sait ce que veut dire le mot partage. Des centaines d’associatio­ns locales maillent le territoire. Et certaines, comme Le Fil d’Ariane (bit.ly/2VRYALF), se sont fait une spécialité de l’entraide généalogiq­ue sur internet. Concrèteme­nt, si vous avez la référence d’un acte qui n’est pas numérisé, vous pouvez ponctuelle­ment demander aux bénévoles de le chercher pour vous dans un fonds qui ne vous est pas accessible. Le coup de main sera très apprécié pour les actes matrimonia­ux et notariés, ou les plans cadastraux qui ne se consultent souvent que sur place. Ces associatio­ns pourront aussi vous aider en paléograph­ie, autrement dit pour déchiffrer des documents manuscrits, parfois difficilem­ent lisibles ou écrits en vieux français.

6 Chassez les erreurs

Croiser les informatio­ns est essentiel pour consolider son arbre. Emmanuelle Decrand, généalogis­te profession­nelle diplômée de l’université du Mans (emmageneal­ogie.fr), met en garde contre la répétition d’erreurs, entre autres sur Geneanet et Filae. «Sur ces sites où les données sont mutualisée­s, une erreur de saisie sur un nom peut être répétée vingt, trente, quarante fois», prévient-elle. Le phénomène n’est pas nouveau et nos ancêtres, qui ne savaient pas toujours bien écrire, ont souvent brouillé les pistes. Ainsi un Philippe pouvait se transforme­r en Filippe ou en Flip. Heureuseme­nt, les outils numériques autorisent souvent une recherche phonétique sur les noms propres. Et si l’on n’est pas sûr d’une lettre, on pourra la remplacer par les caractères «* ?».

7 Admettez que vous ne trouverez pas tout

Emmanuelle Decrand explique en substance que la généalogie est aussi l’école de l’humilité. Malgré les bases de données chaque jour enrichies de nouveaux inventaire­s, il faut parfois se résigner. Mais la pertinence des outils numériques, inégalable­s pour traiter des masses de données toujours plus grandes, et les réseaux de passionnés permettent presque toujours de rebondir. ●

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MIST – STOCK.ADOBE.COM

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