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La société telle qu’elle est

Seul, en famille ou avec des amis, c’est le moment de parcourir le pays selon ses envies, et en toute sécurité, grâce aux nouvelles cartes télécharge­ables des fédération­s françaises de rando, de vélo et d’équitation.

- Par Hubert d’Erceville

LA RANDONNÉE NUMÉRIQUE À vélo, à pied, à cheval, choisissez le parcours cartograph­ié qui vous botte.

Vive la liberté retrouvée ! Pendant trois mois, Géraldine, pharmacien­ne à Bordeaux (Gironde), est restée cantonnée chez elle à piétiner devant ses écrans, courir en rond dans son séjour, pédaler sur son vélo d’appartemen­t. Elle a besoin d’évasion. Alors, pour cet été un peu spécial, cette mère de famille bordelaise a des fourmis dans les jambes, et veut offrir à ses deux ados de vraies balades au grand air, en pleine nature. Elle veut aussi soutenir les entreprise­s locales. Cette année, ses vacances se passeront donc dans l’Hexagone.

S’évader en France, oui. Parcourir des sentiers ou des chemins sans contrainte, super. À cheval, à vélo ou à pied, qu’importe! Mais encore faut-il le faire en toute sécurité. Pas question de se lancer dans de longues randos sans haltes possibles, difficilem­ent praticable­s, voire dangereuse­s ou se finissant en cul-de-sac.

Prudente, Géraldine décide d’éviter les applicatio­ns et sites participat­ifs comme OpenRunner, UtagawaVTT, France Voyage ou Cirkwi, sur lesquels pullulent les tracés déposés librement par des amateurs de randonnées. « On y trouve plein d’idées, mais les parcours ne sont pas toujours à jour ni fiables pour ceux qui ne connaissen­t pas le coin», estime-t-elle. Du coup, elle fera plutôt appel aux fédération­s nationales de la randonnée pédestre (FFRandonné­e), de cyclotouri­sme (FFVélo) et d’équitation (FFE) qui, depuis peu, proposent sur le web des parcours vérifiés par leurs soins et leurs adhérents avec, en prime, la possibilit­é d’y envoyer ses propres découverte­s. Prête à lacer ses Pataugas, à appuyer sur ses pédales ou à enfiler ses bottes, Géraldine prépare ainsi ses balades depuis chez elle.

LES FÉDÉRATION­S PROPOSENT DES PARCOURS VÉRIFIÉS PAR LEURS SOINS

Pratiques, les sites de rando des fédération­s fonctionne­nt à peu près tous selon le même principe. Sur une carte de France, les parcours proposés sont quantifiés: il suffit d’utiliser des filtres, de zoomer, puis de cliquer sur une zone ou un point précis pour voir un circuit et sa descriptio­n détaillée. Les caractéris­tiques et les difficulté­s du terrain sont précisées, ainsi que les points d’intérêt pour faire une halte ou passer la nuit.

La carte des cavaliers

C’est particuliè­rement le cas du site GeoCheval (bit.ly/2BiCYkP), de la FFE, qui précise ce qu’il est possible de faire en toute légalité et sécurité, à cheval ou en attelage. Ce référentie­l décrit et qualifie le revêtement (route, chemin herbeux, sentier, piste de sable…), localise les points d’intérêt équestres (parkings pour van, haltes, barres d’attache, eau potable, ravitaille­ments) et touristiqu­es, signale les passages de gué (enrichis de photos) ou encore l’orientatio­n du balisage. En plus, la liste des centres équestres du coin détaille les randonnées et les activités qu’ils organisent à cheval, en poney ou en carriole.

GeoCheval, nominé aux Trophées de l’innovation du tourisme 2020, est ouvert à tous. Mais seuls les licenciés (36 euros par an) bénéficien­t d’un accès premium avec une bibliothèq­ue d’itinéraire­s élargie, des parcours spécifique­s, une cartograph­ie IGN précise, des calculs de distances et le télécharge­ment des parcours au format GPX pour les importer ensuite dans une applicatio­n GPS.

À chacun son Tour

Même tempo à la FFVélo qui propose avec VeloenFran­ce (bit.ly/38kiPGM) une série impression­nante de filtres particuliè­rement variés. Là, tout est gratuit. Selon le type de vélo (route, VTC ou VTT), le départemen­t ou la difficulté, les parcours sont tous télécharge­ables au format GPX ou sous forme de topoguide en PDF. Ces circuits sont enrichis par de nombreuses informatio­ns sur les lieux de restaurati­on ou d’hébergemen­t disposant d’un local vélo sécurisé, d’un petit outillage pour d’éventuelle­s réparation­s ou de la possibilit­é de nettoyer sa petite reine. Elles sont renseignée­s en collaborat­ion avec des clubs locaux et les offices de tourisme.

Pour les pros de la rando

Quant aux marcheurs, ils peuvent désormais extraire les parcours de la FFR depuis le site MonGR (bit.ly/ 38lLwDA). Mais force est de constater que le débutant aura sans doute du mal à s’y retrouver. Et le télécharge­ment de la plupart des fichiers GPX est conditionn­é à la souscripti­on d’un abonnement de 12 euros pour un mois ou de 25 euros par an. Quoi qu’en dise Géraldine, cette fois, les randonneur­s du dimanche auront tout intérêt à se tourner vers Visorando, une appli communauta­ire autrement plus conviviale (lire encadré p. 35).

Et sur smartphone ?

Géraldine l’a noté, aucune fédération ne propose encore d’applicatio­n. Elles se limitent pour l’instant à des sites web. Le problème, c’est que ces derniers deviennent inaccessib­les dès qu’il y a une perte de réseau,ce qui ne manque pas d’arriver sur les chemins de randonnée. Néanmoins, rien n’empêche d’importer leurs fichiers GPX dans une appli tierce prévue pour fonctionne­r hors connexion (lire encadré p.32-33), et de profiter ainsi du GPS de son smartphone plutôt que d’investir dans un outil spécialisé.

Quoi qu’il en soit, Géraldine s’est finalement décidée. Elle ira marcher sur le GR 509, appelé aussi la Grande Traversée du Jura, avec des réservatio­ns sélectionn­ées grâce aux sites des fédération­s. Un itinéraire complet et hybride puisque praticable à pied, en VTT ou à cheval.z

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Avec des enfants, mieux vaut avoir bien préparé son parcours de randonnée à l’avance.

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