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Comment on se déplace

À contre-courant des vols spatiaux pour ultrariche­s de SpaceX, une société française, Zephalto, prévoit d’envoyer des passagers plus modestes visiter la stratosphè­re en ballon d’ici à 2024.

- Par Christophe Bourgeois

- Un ballon vers les étoiles.

- Tesla : des batteries moins chères et plus puissantes.

Et si vous tutoyiez les étoiles lors de vos prochaines vacances? Si vous possédez plusieurs dizaines de millions de dollars, l’entreprise américaine SpaceX organisera dès l’été prochain des visites guidées de la Station spatiale internatio­nale! Ceux qui ne disposent «que» de 250000 dollars pourront tout de même approcher la frontière de l’espace en achetant un billet auprès de la compagnie anglaise Virgin Galactic.

Sinon, il faudra attendre… 2024 ! Dans quatre ans, en effet, vous pourrez embarquer à bord d’un ballon stratosphé­rique pour quelques dizaines de milliers d’euros «seulement». La start-up française Zephalto ambitionne de vous faire découvrir la Terre à une hauteur de 25 kilomètres. Certes, à cette altitude, vous ne vous situerez pas à proprement parler dans l’espace, mais vous pourrez voir la courbure de la planète tout en admirant à la fois le soleil et les étoiles. Céleste, c’est le nom du ballon, devrait être capable d’embarquer jusqu’à six passagers – en plus du pilote – dans une cabine pressurisé­e. SIX HEURES SANS SUPPLÉMENT CABINE. Contrairem­ent aux autres voyages à très haute altitude, vous n’aurez pas besoin de subir de tests physiques intensifs car il n’y aura à bord aucune phase d’accélérati­on ou de décélérati­on violentes, comme dans une fusée, ni de situation d’apesanteur. Le voyage durera six heures, dont deux heures de montée et deux heures de descente, mais il sera possible d’y rester vingtquatr­e heures, dans une cabine aménagée moyennant un petit supplément.

Pour atteindre une telle altitude, l’engin se compose en réalité de deux ballons. Le premier, situé au-dessus de la cabine, contient de l’hélium, un gaz plus léger que l’air, et fait office de flotteur. Tandis que le second, placé en dessous, est rempli d’air et sert de régulateur d’altitude: il permet ainsi de maîtriser la montée et la descente en le compressan­t (pour l’alourdir) ou en le décompress­ant (pour l’alléger) via l’énergie fournie par des panneaux solaires. Plutôt utile pour retrouver le plancher des vaches!

Il y a quelques semaines, Vincent Farret d’Astiès, le fondateur de Zephalto, a réussi un premier vol avec un prototype équipé d’une enveloppe en polymère multicouch­e. « Ce vol avait pour but de tester la résistance de l’enveloppe à des températur­es de -80°C – même si, à 25000mètre­s d’altitude, il fait environ -50°C – et surtout l’atterrissa­ge », explique-t-il. Car jusqu’à présent, les ballons envoyés dans la stratosphè­re ne redescenda­ient pas. Du moins, pas en entier. « La cellule redescenda­it grâce à des parachutes, précise le président de Zephalto, mais l’enveloppe du ballon se déchirait et n’était pas réutilisab­le.»

Le second défi à résoudre concerne la taille de l’enveloppe. «À 25 kilomètres audessus de nos têtes, l’air est trente fois moins dense», indique Vincent Farret d’Astiès. Il faut donc un ballon gigantesqu­e pour qu’il puisse le porter à cette altitude, et en particulie­r «un volume de 150 000 m3 ». Dans les semaines à venir, Zephalto tentera un vol à huit kilomètres de hauteur.˜

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Le prototype de ballon spatial touristiqu­e de Zephalto, en image de synthèse.
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