OBJETS DE SANTÉ CONNECTÉS
Faut-il leur faire confiance ?
Ils promettent d’améliorer votre bien-être et votre santé. Mais qu’elle est l’utilité réelle des objets connectés et des nouveaux capteurs qu’ils intègrent ? Bienveillants vis-à-vis de ces technologies, les experts en soulignent les limites.
Le marché des objets connectés pour la santé est en plein essor. Selon une étude conduite en 2019 par la société Grand View Research, leur nombre devrait atteindre 161 millions en 2020. Montres, bracelets, casques, bandeaux, balances… Les dispositifs pullulent, avec pléthore de promesses allant de l’amélioration de votre sommeil, de votre attention et de votre forme, jusqu’à la réduction de votre poids ou de votre anxiété, en passant par la détection d’arythmies cardiaques. Mais entre les promesses affichées par les constructeurs et l’utilité réelle de ces technologies, il n’est pas facile de s’y retrouver.
À cet égard, il convient de distinguer d’emblée les dispositifs médicaux des objets grand public de bien-être et de santé au sens large. Les premiers – comprenant par exemple les glucomètres connectés pour les diabétiques ou les tensiomètres pour les hypertendus – ont fait leurs preuves via des évaluations cliniques rigoureuses attestées par un marquage CE. Les seconds sont juste testés pour leur innocuité avant d’être mis sur le marché. Fautil pour autant jeter bébé avec l’eau du bain?
Bien plus que des gadgets
Pour Michel Le Van Quyen, neuroscientifique à l’Institut national de la santé et de la recherche médicale et auteur d’Améliorer son cerveau (Flammarion, 2017), « il faut avoir une attitude ouverte vis-à-vis de ces technologies. Dire qu’elles sont des gadgets est trop méprisant par rapport à la réalité. J’ai moi-même testé de nombreux dispositifs et il y a des choses très intéressantes ». Certains casques connectés développés avec l’aide de scientifiques vous aideront ainsi à vous relaxer, d’autres vous fourniront des indications précises sur votre sommeil. « Il y a une proximité entre le bien-être et la santé », reconnaît le chercheur. Une tendance que l’on retrouve dans les dernières montres mises sur le marché, qui intègrent désormais des électrocardiogrammes validés cliniquement. Une petite révolution sur le marché grand public.z
IL FAUT AVOIR UNE ATTITUDE OUVERTE VIS-À-VIS DE CES TECHNOLOGIES »
NEUROSCIENTIFIQUE MICHEL LE VAN QUYEN, À L’INSERM