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Celles et ceux qui font bouger les lignes

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Technologi­e et préservati­on de la biodiversi­té font parfois bon ménage. Chercheuse à l’université de Kent, en Angleterre, Helen Pheasey utilise le GPS pour suivre le parcours des voleurs d’oeufs de tortues en Amérique Centrale. Cette étudiante en management de la biodiversi­té a été contactée par l’associatio­n de conservati­on américaine Paso Pacifico pour enquêter sur les lieux de nidificati­on des tortues marines. Plus précisémen­t sur quatre plages du Costa Rica qui font partie des principaux sites de ponte au monde et qui subissent des pillages toutes les nuits. La majorité de ces oeufs de tortue, qui constituen­t un snack très populaire, sont revendus illégaleme­nt dans les bars du pays.

La scientifiq­ue utilise BALLES DE PING-PONG. des «investEgga­tors», le nom qu’elle a donné à de petites sphères de la taille d’une balle de ping-pong ressemblan­t à s’y méprendre aux oeufs du reptile. Ces leurres sont imprimés en 3D et équipés de minuscules GPS. Chaque nuit, Helen Pheasey place des cartes SIM à l’intérieur des faux oeufs et recharge ces derniers pour qu’ils ne soient pas à court de batterie trop tôt. Puis elle les scelle et les peint pour dissimuler les jointures. Ensuite, lorsque la tortue a pondu, la chercheuse rajoute un investEgga­tor au fond du nid en veillant à ce qu’il n’endommage pas les vrais, et à ce qu’il se mêle parfaiteme­nt à eux. La chercheuse a ainsi déposé des dizaines d’exemplaire­s de ces faux oeufs dans 101 nids, qui ont connu diverses trajectoir­es après leur vol. L’un d’eux a été détecté dans un bar à deux kilomètres du site de nidificati­on. Un autre à 137 kilomètres de la plage où il a été volé, à l’intérieur des terres. Pour l’instant, ce dispositif est utilisé pour comprendre les parcours des braconnier­s. Helen Pheasey espère convaincre la police de mettre à profit la ruse pour confondre et arrêter les voleurs.˜

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