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GILLES BABINET

GILLES BABINET SERIAL ENTREPRENE­UR

- Par Enrica Sartori

5 CHOSES À SAVOIR SUR NOTRE CHAMPION DU DIGITAL

Il a passé son baccalauré­at

en candidat libre

Adolescent, il supporte mal le système scolaire et quitte le collège à 15 ans. Issu d’une famille de scientifiq­ues (un grand-père reçu major à Polytechni­que et un père ingénieur), il supporte mal la pression et passera finalement un bac littéraire à l’âge de 20 ans en candidat libre. Touche-à-tout, il s’essaie à la musique, au dessin, au sport, et voyage beaucoup, notamment en Afrique. Pour gagner sa vie, il travaille à la remise aux normes d’appartemen­ts et devient électricie­n au Centre des nouvelles industries et technologi­es à la Défense (Hauts-de-Seine). À force d’entendre son patron répéter qu’il a du mal à répondre à la demande, il se lance à 22 ans, et avec succès, dans la création de sa première société dans le bâtiment, Escalade Industrie, spécialisé­e dans les travaux électrique­s en hauteur.

Il critique virulemmen­t la Cnil dans les médias

Vice-président du Conseil national du numérique, dont il fut le premier président en 2011, Gilles Babinet est souvent sollicité par les médias pour ses avis tranchés. Il apporte un regard pédagogiqu­e sur les nouvelles technologi­es et, par son franc-parler, fait aussi bouger les lignes. Sa prise de position sur la Commission nationale de l’informatiq­ue et des libertés (Cnil), dont il critiquait vivement la nécessité (« un ennemi de la Nation ») dans un entretien accordé au magazine L’Usine Nouvelle en 2013, a fait grand bruit. Il en demandait soit la réforme, soit la fermeture.

Il s’affiche clairement

pronucléai­re

Même si cette énergie n’est plus trop sur le devant de la scène, Gilles Babinet la soutient fermement. En décembre 2018, il expose son point de vue dans un tweet: «J’en ai tellement assez de lire n’importe quoi sur le nucléaire et le climat, que je viens d’adhérer à l’associatio­n Voix du nucléaire, et vous invite à en faire autant…» En 2019, il publie un graphique sur son compte Twitter avec pour titre: « Nucléaire : au-delà des apparences, un très faible nombre de morts par rapport aux autres sources d’énergie carbonées.» «Le nucléaire, c’est safe», affirme-t-il, chiffres à l’appui.

Aucun domaine ne lui fait profession­nellement peur

Gilles Babinet est à l’initiative de neuf créations d’entreprise­s dans des secteurs variés. En 1991, il monte Absolut Design, qui redessine notamment le métro de Bordeaux ou les poubelles du métro parisien. Mais la société prend de plein fouet la crise de 1993. L’entreprene­ur s’accroche puis la vend en 1999. Fort de cette expérience, il invente un nouveau concept, Musiwap, avec lequel il décroche un contrat avec France Télécom pour des services de musique mobile. S’il perd par la suite ce marché, l’homme sait rebondir et s’en sort grâce aux sonneries hi-fi : rebaptisée Musiwave, l’entreprise est rachetée pour 115 millions d’euros en 2005. Il lance l’année suivante eYeka, une plateforme de mise en relation entre les marques et les créatifs. Sa dernière start-up, Captain Dash, est spécialisé­e dans le Big data.

Il est sur tous les fronts

du numérique

Professeur à Sciences Po, conseiller à l’Institut Montaigne, investisse­ur, auteur, créateur du prix d’art digital Pulsar, Gilles Babinet influence et éclaire un domaine dont les politiques se sont saisis tardivemen­t. Il brasse toutes les interrogat­ions que génère le digital. Quelles orientatio­ns politiques suivre ? Faut-il taxer les GAFA ? Autodidact­e dans le code informatiq­ue qu’il pratique depuis ses 12 ans, il est depuis 2012 digital champion de la France, dont il représente les enjeux du numérique, auprès de la Commission européenne.

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