Le fait marquant
Les traditionnels participants du CES, le grand salon international du high-tech de Las Vegas, ont boudé la rencontre en ligne. Mais la France, quant à elle, demeure toujours aussi bien représentée.
Pas de show pour la tech à Vegas.
L’événement mondial high-tech, le Consumer Electronics Show (CES), qui rassemble tous les ans le fleuron de l’innovation à Las Vegas (États-Unis), a été contraint à une édition toute particulière, à distance. Ce qui était toujours mieux qu’une simple annulation. Pour toucher du doigt le téléviseur Oled transparent de LG, il faudra donc patienter.
Le CES s’est adapté aux circonstances liées à la pandémie et a animé un événement virtuel du 11 au 14 janvier. Sauf que cette édition numérique n’a pas séduit, n’attirant que 1 000 exposants sur les 4500 de l’an dernier. Malgré tout, une cinquantaine de pays y ont été représentés, dont les États-Unis, avec plus de 560 exposants, la Corée du Sud (341), mais aussi la France (135), même s’il y avait deux fois moins d’entreprises hexagonales participantes que l’année précédente, Engie ayant notamment décliné l’invitation.
LA FRANCE A LA COTE. Pour autant, la créativité française s’exporte plutôt bien. La start-up parisienne Blue Frog Robotics a ainsi conçu Buddy, le premier robot de compagnie qui joue et assiste son propriétaire au quotidien. Le secteur «Health Tech» (biotechnologies et technologies médicales) était également à l’honneur avec Family Self Care, une autre jeune pousse parisienne qui a mis au point le
SelfCare1, une technologie pour prendre soin de soi et des siens au quotidien. Mais aussi avec Dracula, une start-up de Valence qui développe une nouvelle source d’énergie, ou eLichens, basée à Grenoble, qui lutte contre la pollution.
TOUT L’INTÉRÊT DU CES. La France est traditionnellement très présente sur la manifestation. C’est tout du moins le ressenti d’un startuper de Montfermeil, Julien Bellenger, directeur des opérations d’Ubikey, qui crée un logiciel de management visuel digital. Depuis 2018, il se rend chaque année, dans le Nevada avec une délégation des Hauts-de-France. « La présence française au CES est énorme par rapport aux autres pays », constate l’entrepreneur. Cocorico. Parce que même si cette édition n’a en rien ressemblé aux autres, ses rendez-vous sont une opportunité pour les jeunes pousses.
Cet événement annuel change-t-il pour autant la vie des entreprises? Les carnets de commandes vont-ils comme par magie se remplir? Y a-t-il un avant et un après CES pour les créateurs de nouvelles technologies ? « Certes, il ne faut pas se leurrer, mais le CES offre tout de même de belles opportunités», commente Julien Bellenger, pour qui l’intérêt du salon est de gagner en visibilité auprès des journalistes, des clients, des futurs partenaires, des financiers… Des rencontres qui auraient pu difficilement se faire en France se font à Las Vegas. Julien Bellenger se rappelle aussi que c’est sur des salons internationaux qu’Ubikey a fait la connaissance de l’un de ses principaux investisseurs et tapé dans l’oeil du directeur innovation de Total.