CE QUE PROPOSENT LES OPÉRATEURS
Entre « fausse 5G » et couverture du territoire encore très partielle, l’offre commerciale doit gagner en maturité et, surtout, en clarté.
« AVEC UNE LARGEUR DE BANDE PLUS IMPORTANTE, ON OBTIENT UN BIEN MEILLEUR DÉBIT »
Avant d’entrer dans les débats, parfois houleux, sur les normes de la téléphonie mobile, rappelons que le réseau mobile repose sur l’utilisation des ondes radio, qu’il partage avec de nombreuses autres technologies : la radionavigation aéronautique, la flotte de satellites de l’Union européenne Galileo, le Bluetooth, le Wifi, divers systèmes militaires… Leur usage est dûment réglementé afin que chacun émette et reçoive dans le domaine qui lui est attribué.
La grande nouveauté avec le réseau 5G, c’est qu’il opère à la fois dans les fréquences utilisées par la 4G, de 700 MHz à 2,6 GHz, mais aussi à 3,5 GHz (plus précisément entre 3,4 et 3,8 GHz) et même à 26 GHz à partir de 2022 ou 2023. Sauf qu’entre ces plages, la largeur de bande n’est pas du tout la même : de 5 à 20 MHz pour la première, et de 70 à 90 GHz pour la seconde. Cette largeur de bande est primordiale, car plus elle est importante, plus le débit obtenu l’est également. À 3,5 GHz, l’encombrement est moindre, le vecteur de transmission plus généreux. C’est la raison qui pousse Stéphane Richard, le patron d’Orange, à qualifier la 5G proposée par Free de « fausse 5G ».
La 5G de Free critiquée par Orange
Car si son concurrent revendique le plus vaste réseau 5G en France, c’est en s’appuyant massivement sur les antennes activées dans la bande de fréquence 700 MHz. En effet, moins la fréquence augmente, plus les ondes portent et traversent facilement les obstacles. Alors que « pour exploiter du 3,5 GHz, il faut multiplier les relais », nous explique Arnaud Vamparys, directeur des réseaux radio pour Orange, « mais aussi modifier les antennes avec la technologie Massive MIMO, qui offre une largeur de bande beaucoup plus forte et donc un bien meilleur débit ». Autant d’investissements supplémentaires pour les opérateurs téléphoniques. Or, Orange possède un ultime avantage, puisqu’il a obtenu une largeur de spectre de 90 MHz lors des enchères de la 5G, contre 80 MHz pour SFR et 70 MHz pour Bouygues et Free.
L’utilisation des fréquences anciennement utilisées pour la 4G fait toutefois partie intégrante du standard de la 5G. Free est par ailleurs le seul opérateur à n’imposer ni engagement de douze mois, ni surcoût pour l’accès à son réseau 5G dans ses forfaits. Il possède aussi plus de sites opérant dans le « coeur de fréquences » de 3,5 GHz que SFR ou Bouygues, mais moins qu’Orange.