Laetitia Avia
Députée LREM de la 8e circonscription de Paris et rapporteuse de la Commission spéciale chargée d’examiner le projet de loi confortant le respect des principes de la République
En juin dernier, le Conseil constitutionnel a censuré en partie sa proposition de loi visant à lutter contre les contenus haineux sur internet. Pour autant, Laetitia Avia continue de plaider pour une régulation des réseaux sociaux, une mesure d’ailleurs réintroduite dans le projet de loi confortant le respect des principes de la République.
01NET Nous avons tous en tête l’attentat de Conflans-Sainte-Honorine. Votre proposition de loi, si elle n’avait pas été censurée par le Conseil constitutionnel, aurait-elle pu l’éviter ?
LAETITIA AVIA C’est difficile de répondre à cette question, et je m’interdis à titre personnel de le faire. Ce que je peux en revanche affirmer, c’est que cette loi avait pour objectif de lutter contre les dérives des réseaux sociaux, dont celles que nous avons constatées dans l’attentat contre Samuel Paty. Cette lutte contre la haine en ligne est nécessaire, mais beaucoup n’en ont pas saisi les enjeux lors de la présentation de ma proposition de loi. C’est malheureusement à la lumière de ce terrible attentat que nombre de personnes se sont rendu compte de la nécessité réelle, et de l’urgence à agir.
01NET Qu’est-ce que cette loi aurait tout de même changé ?
L. A. Aujourd’hui, la responsabilité sociétale des réseaux sociaux est grande, mais leur responsabilité juridique est inexistante, alors que ces outils sont régulièrement utilisés pour nuire aux autres. Parce que les algorithmes favorisent viralité des propos polémiques ou agressifs, et que les moyens mis en oeuvre par les plateformes pour modérer les contenus sont largement insuffisants. La loi que j’ai portée ne réglait pas tout, mais elle obligeait les plateformes à mettre en oeuvre