La carte d’identité dématérialisée
Tandis que les usurpations se multiplient sur la Toile, certains États oeuvrent pour mettre en place une protection numérique régalienne. La France doit notamment lancer cette année une nouvelle carte nationale d’identité électronique, capable de nous authentifier en ligne.
Ils se sont aimés et se sont quittés. L’affaire aurait pu en rester là, comme d’innombrables histoires semblables. Mais, deux ans plus tard, Bernard entreprend de reconquérir Danielle (1). Seulement, elle a refait sa vie et ne veut plus entendre parler de son ancien amant. Il insiste, malgré ses refus catégoriques et réitérés. Touché dans son ego, l’homme décide de se venger. Il a en sa possession les mots de passe des adresses mails professionnelles (qu’il se charge bien vite de modifier) de son ex. Ce qui lui permet de pirater ses comptes Instagram et Snapchat. Au lieu de faire la promotion de l’institut de beauté qu’elle gère en Seine-SaintDenis, ces derniers décrivent désormais Danielle dans des termes très peu flatteurs. Elle perd du temps, de l’énergie et de l’argent à essayer de les effacer, tandis que le chiffre d’affaires de son commerce baisse. Elle décide donc de porter plainte. Mais malgré quatre clés USB bourrées de preuves, le dossier est classé sans suite. « J’avais pourtant répertorié tous les messages, photos personnelles et intimes qu’il avait publiés sur les réseaux sociaux », s’étonne Danielle, déconcertée.
De Martin Guerre à la crise sanitaire
L’usurpation d’identité (réelle et virtuelle) touche au moins 210000 Français par an, selon le Crédoc (Centre de recherches pour l’étude et l’observation de conditions de vie), même si ce nombre est sujet à discussion et sous-estime sûrement le phénomène. Quoi qu’il en soit, l’usurpation d’identité ne date pas d’hier. Ainsi l’affaire Martin Guerre, jugée en 1560, passionne encore aujourd’hui.