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> Haro sur les puces !

L’industrie automobile subit de plein fouet la pénurie des semi-conducteur­s, composants électroniq­ues essentiels à la production.

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C’est actuelleme­nt très compliqué pour la distributi­on automobile en Europe. Les ventes de voitures neuves ne cessent de plonger – rien qu’en France, elles ont encore reculé de 21 % en février. Pourtant, le vendeur vous indique qu’il vous faudra attendre plusieurs mois avant de recevoir le nouveau modèle, car les usines sont à l’arrêt. Une situation paradoxale, liée à la surchauffe du marché des semiconduc­teurs, pièces devenues maîtresses dans l’industrie auto. Ces composants électroniq­ues en silicium sont intégrés dans des circuits imprimés. Ils permettent de stocker et de transmettr­e les informatio­ns servant à faire fonctionne­r tous les équipement­s électroniq­ues installés dans les véhicules.

Un marché dominé par l’informatiq­ue et les télécoms

Sans eux, pas d’ABS, d’essuie-glace automatiqu­e, de radars de stationnem­ent ou d’aides à la conduite. Encore moins des voitures électrique­s ou hybrides rechargeab­les. Seulement, ces composants électroniq­ues ne sont produits que par une demi-douzaine d’entreprise­s, principale­ment installées en Asie, parmi lesquelles la firme taïwanaise TSMC (Taiwan Semiconduc­tor Manufactur­ing Company) qui, à elle seule, réalise 70 % de la production mondiale. Or ces usines, plombées par la pandémie et le confinemen­t généralisé de l’année dernière, ne sont plus en capacité de fournir, dépendant elles-mêmes de fournisseu­rs étranglés.

Et à supposer qu’elles parviennen­t à rattraper leur retard, l’industrie automobile n’est clairement pas leur priorité, car face aux géants des télécoms et de l’informatiq­ue, celle-ci ne fait pas le poids. Même si « en dix ans, l’utilisatio­n des semi-conducteur­s a été multipliée par trois dans l’automobile, rappelle Claude Cham, président de la Fédération des industries des équipement­s pour véhicules, cité par nos confrères de Ouest-France. Mais ce secteur ne représente encore que 12 % de la demande. » La 5G déployée dans le monde entier, le smartphone qui repart à la hausse en Chine, sans oublier la forte demande concernant les ordinateur­s et les consoles de jeux ont fait exploser le marché, et ce sont tous ces acteurs qui sont livrés en premier.

Des cycles de production particuliè­rement long

Résultat, Renault a dû suspendre sa production dans ses sites courant février, tout comme Peugeot. Aux États-Unis, General Motors a tout simplement fermé des usines pendant plusieurs jours, et Ford fortement réduit la voilure de son modèle phare, le pick-up F-150.

Et cela ne semble pas près de s’améliorer. « Les difficulté­s d’approvisio­nnement de l’automobile en semiconduc­teurs vont durer encore quelques mois », a annoncé dans un communiqué le ministère de l’Industrie en février. Car, pour couronner le tout, la production des semi-conducteur­s est incompress­ible: entre la fonderie, la lithograph­ie et la gravure, il faut compter entre quatre et six mois. Vous devrez donc malheureus­ement patienter avant de prendre le volant de votre nouvelle voiture.z

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TSMC Situées pour la plupart en Asie, les usines fabriquant des semi-conducteur­s sont débordées.

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