LES FAITS MARQUANTS
Lancée en juillet 2020 depuis Cap Canaveral, en Floride, l’astromobile a effectué ses tout premiers déplacements sur le sol de la planète rouge, où elle a pour mission de trouver des preuves de vie passée.
L’arrivée de Perseverance, le 18 février, marquée par les toutes premières captations sonores sur place, avait déjà suscité une vive émotion dans la salle de contrôle de la Nasa. Après ce premier succès et deux semaines d’adaptation sur place, le robot est finalement parvenu à faire tourner ses six roues lors de la phase de test visant à vérifier son bon fonctionnement, le 4 mars. Le véhicule a réussi à avancer de quatre mètres, puis à exécuter une marche arrière rotative sur 2,5 mètres, soit un parcours total de 6,5 mètres réalisé en trentetrois minutes. Équipé de multiples caméras, dont la SuperCam française (lire n° 934, p. 19), le véhicule a envoyé une série de 7000 photos aux équipes en charge de la mission, incluant des images des traces qu’il a lui-même laissées sur le cratère Jezero. C’est une grande victoire pour l’agence spatiale américaine.« Je crois que je n’ai jamais été aussi heureuse de voir des traces de roues », a déclaré Anais Zarifian, ingénieure chargée de la mobilité du rover au Jet Propulsion Laboratory, lors d’une conférence de presse. Et d’ajouter: « Notre premier déplacement s’est incroyablement bien passé, et c’est une étape énorme de franchie pour la mission. »
Un long périple en perspective
Malgré les réjouissances de la Nasa, Perseverance est pour l’instant loin de remplir l’objectif des 200 mètres de trajet quotidien pour lequel il a été conçu. Envoyé pour une durée de deux ans sur le cratère Jezero, le rover est censé en faire l’exploration et y collecter des carottes rocheuses, qui devraient être rapportées sur Terre dans les années 2030 pour être étudiées. En dépit des risques liés aux reliefs du site, la zone de prospection n’a pas été choisie au hasard. Située au nord de l’équateur de l’astre, la cuve de 49 kilomètres de diamètre a volontairement été ciblée, car elle pourrait être le lit d’un lac asséché, vieux de 3,5 milliards d’années, ayant conservé une diversité sédimentaire idéale pour l’étude de potentielles traces de vie ancienne sur Mars.