Cap sur la sécurité avec un guide de haute montagne

Homme d’expérience, Yann Romaneix est guide dans le massif des Écrins. Indépendant comme la plupart de ses confrères, il en est à sa quatorzième saison et nous dispense ses conseils pour randonner en toute sécurité. 01NET Quels sont les conseils de base pour assurer sa sécurité en randonnée ?

YANN ROMANEIX La base, à mon sens, est de prévenir des tiers de l’itinéraire que l’on va emprunter, ou de son objectif, et d’avoir le numéro des secours dans son téléphone. Ensuite, il faut bien étudier la topographie de la randonnée et être muni d’une carte, éventuellement d’un GPS. Dans le métier de guide, on dit toujours qu’il y a trois étapes. D’abord, tu prépares à la maison. Ensuite, tu te renseignes localement, auprès de ton hébergeur ou des commerçants, pour savoir s’il y a eu des effondrements de terrain, des névés résiduels qui peuvent se transformer en toboggans géants et t’envoyer dans les barres rocheuses. Enfin, il y a l’adaptation sur site. Il faut aussi prendre en compte le facteur humain (la présence d’enfants, par exemple) ainsi que l’intendance ou la météo. Tous ces facteurs sont entremêlés. Si un seul d’entre eux défaille, il peut entraîner tous les autres. Même avec une bonne forme physique et une bonne orientation, si tu es parti en short et en t-shirt et que tu te prends un orage de grêle, tu es cuit. 01NET Quelles applications utilisez-vous pour vous orienter ?

Y. R. Personnellement, j’utilise beaucoup iPhiGéNie, Swiss Map ou Locus Map. Le grand atout d’iPhiGéNie, c’est qu’elle te localise. C’est un vrai GPS qui fonctionne en mode avion, que l’on soit sur un sentier ou non. Et elle permet de relier tous les points. Dès l’instant où tu as un peu de Wifi, tu peux vraiment avoir un bon fond de carte. C’est une vraie base, sachant que cela n’empêche pas d’avoir une boussole et une carte en papier, au cas où le téléphone tombe en panne. Il faut bien se rendre compte, pour peu qu’il soit exposé au froid et au vent, que sa batterie peut s’épuiser très vite. 01NET Et les GPS autonomes, qu’en pensez-vous ?

Y. R. Il y a beaucoup de modèles différents sur le marché, je ne les connais pas tous, mais c’est un bon outil. C’est un peu à l’image du Petit Poucet : même si tu n’as pas trop préparé ta randonnée, tu te lances, il enregistre ta trace et tu peux, en cas de problème, revenir plus facilement sur tes pas. Mais attention, c’est comme la ceinture de sécurité en voiture, ce n’est pas parce que tu la mets qu’il ne t’arrivera rien.