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La gagnante de Koh-Lanta revient à la vie connectée

Après avoir été privée de smartphone durant les trente-cinq jours de son aventure, la gagnante de Koh-Lanta nous confie le rapport particulie­r qu’elle entretient avec la technologi­e.

- Propos recueillis par Jean-Marie Portal

Les amateurs de gymnastiqu­e acrobatiqu­e et de plongeon n’ont pas attendu Koh-Lanta pour faire la connaissan­ce de cette ancienne athlète de haut niveau. Tout comme les fidèles de Sport en France, la chaîne de télévision du Comité olympique français, sur laquelle elle anime depuis deux ans une émission consacrée aux jeunes sportifs en quête de médailles. Mais pour tous les autres, Maxine Eouzan demeure avant tout la grande gagnante des Armes secrètes, la dernière édition du programme de téléréalit­é de TF1. Trente-cinq jours d’une aventure durant laquelle elle s’est illustrée par sa stratégie, sa ténacité et ses performanc­es physiques. Mais trente-cinq jours également de déconnexio­n totale sur lesquels elle est revenue avec nous.

Quand on pense à Koh-Lanta, 01NET on se remémore certaines grandes épreuves, comme l’orientatio­n ou les poteaux, mais on oublie que ces trente-cinq jours sans smartphone en sont sans doute une aussi. Comment l’avez-vous vécue? Maxine Eouzan Franchemen­t, au début, ça fait bizarre. Donner son téléphone, se dire qu’on n’aura plus du tout de nouvelles de la famille, qu’eux n’en auront plus non plus… Mais une fois dans l’aventure, on n’y pense plus. Parce qu’on se retrouve dans un contexte inhabituel, loin de tout, et vraiment dans une bulle. Et puis, c’est quand même plus facile quand tous les candidats sont dans le même cas. Donc, finalement, ça fait même du bien de se retrouver un peu coupé du monde. Cela m’a aussi permis de comprendre à quel point le smartphone est très addictif, et comment son système de

notificati­ons peut rendre un peu dingue. Par conséquent, cela a été une très bonne expérience.

Parce qu’en temps normal 01NET vous êtes accro à votre mobile? M. E. Si on écoute mes parents, ils diront que je suis beaucoup dessus, comme tous les jeunes d’aujourd’hui. Et encore plus actuelleme­nt, à cause de KohLanta et de cette effervesce­nce autour. Après, j’essaie de rester quand même détachée, notamment lorsque je passe des moments en famille, parce que je trouve cela important.

01NET Justement, à propos de cette effervesce­nce, la diffusion de chaque épisode de Koh-Lanta a effectivem­ent généré des milliers de tweets. Comment avez-vous géré cet emballemen­t des réseaux sociaux? M. E. J’ai eu la chance d’être très entourée, d’avoir une copine qui m’aidait à filtrer, mais aussi la production de l’émission constammen­t présente pour assister les candidats. Et puis, j’ai suivi les conseils de ma famille qui me répétait de ne pas faire attention à tout ce qui pouvait être écrit. C’est-à-dire que, déjà, je ne lisais pas tous les commentair­es, et en tout cas pas sur Twitter. Ainsi, je me suis énormément protégée et préservée pendant toute la diffusion. Après, je ne suis pas une personne qui passe beaucoup de temps sur les réseaux sociaux. Donc, encore aujourd’hui, je prends beaucoup de recul par rapport à tout ça.

Vous êtes néanmoins très 01NET présente sur Instagram, où vous animez même actuelleme­nt un live tous les dimanches… M. E. Oui, parce qu’en tant que journalist­e sportive je n’ai pas le choix. Ces dernières années, les athlètes sont presque devenus des autoentrep­reneurs puisqu’ils gèrent eux-mêmes leur image sur Instagram, qui leur sert de vitrine. C’est un passage obligé pour eux, pour satisfaire les sponsors et se faire repérer. Donc, forcément, j’y suis beaucoup aussi. Mais j’essaie tout de même de lâcher de temps en temps, pour passer des moments avec mon chéri ou ma famille.

Plus globalemen­t, depuis la fin 01NET de votre carrière d’athlète en 2016, avez-vous constaté une accélérati­on de l’usage des technologi­es dans le monde du sport? M. E. Oui, il y a eu un énorme changement. Je me souviens qu’en 2016, à l’Insep (Institut national du sport, de l’expertise et de la performanc­e – NDLR), qui dispose d’un centre de recherche, nous testions déjà beaucoup de choses. Mais aujourd’hui, c’est encore plus flagrant. D’ailleurs, à Sport en France, nous avons l’émission Sport Santé & Technologi­e, dont j’ai été chef d’édition pendant un petit moment, qui parle de cela. On y reçoit beaucoup de chercheurs pour toutes les discipline­s : le golf, le tir à l’arc et même la natation… Aujourd’hui, tous les sports disposent d’outils de calcul pour en perfection­ner la pratique. C’est assez hallucinan­t.

Dans ce numéro, 01NET nous consacrons un article à l’e-sport qui, un jour, pourrait devenir une discipline olympique. Quel est votre avis sur ce sujet? M. E. J’ai pas mal côtoyé l’e-sport pour avoir fait quelques reportages sur ce sujet. J’ai donc eu l’occasion d’échanger avec des gamers. Au début, j’étais un peu partagée, parce que, pour moi, les jeux vidéo, ça reste du jeu avant d’être un sport. Mais en fait, au fil de mes rencontres, j’ai fini par me dire que la définition du sport n’était pas vraiment figée. Ceux qui pratiquent l’e-sport s’entraînent exactement comme des sportifs de haut niveau, ils ont exactement les mêmes contrainte­s, et ils ont même droit maintenant à des contrôles antidopage. Donc, franchemen­t, je me dis qu’il faut aussi évoluer avec son temps. Or l’e-sport est en train de prendre une place énorme. Alors pourquoi pas… Je sais que les Jeux olympiques essaient de se moderniser en faisant entrer de nouvelles discipline­s comme le skate, le surf, la breakdance. L’e-sport, c’est finalement un peu la suite logique.

01NET Et vous, d’ailleurs, jouez-vous aux jeux vidéo? M. E. Ah non, ce n’est pas mon truc! Je vois bien avec mon chéri (le tennisman français Benjamin Bonzi – NDLR), qui joue quand même beaucoup, que ce n’est pas si facile. Pour arriver à un haut niveau, il faut non seulement du talent mais également beaucoup de travail. C’est d’ailleurs en cela que le jeu rejoint le sport.˜

LES ATHLÈTES GÈRENT EUX-MÊMES LEUR IMAGE SUR INSTAGRAM

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