MOBILITÉ > Les îles électriques > Toyota Mirai : une longueur d’avance
L’État grec et le constructeur Volkswagen se sont alliés pour faire d’une île du pays la première à basculer à 100 % vers l’électromobilité. Objectif : supprimer tous les véhicules thermiques.
Astypalée, une petite île grecque de 1300 âmes, située entre Rhodes et le continent. La vie s’écoule paisiblement, sauf pendant la période touristique. La population grimpe alors à 70000 habitants et apporte son lot de pollution. C’est là que Volkswagen et le gouvernement grec ont décidé de mener une expérience originale : fournir des voitures électriques aux habitants pour que l’île s’approche de la neutralité carbone. Le constructeur allemand a déjà livré à la police et aux autorités portuaires les premières autos, des ID.3 et des ID.4, tandis que le gouvernement a installé des bornes de recharge. Pour cet été, deux cents voitures électriques seront mises à la disposition des touristes et la Grèce incite les habitants à abandonner leur vieille voiture avec une aide de 12000 euros. Grâce au développement de l’autopartage, elle estime que le parc de véhicules composé aujourd’hui de 1500 voitures thermiques pourrait alors passer à 1 000 véhicules électriques d’ici cinq ans. Pour accompagner cette transition, l’État va abandonner progressivement les générateurs Diesel, qui servent aujourd’hui à produire l’électricité sur l’île, et investir dans l’éolien et le solaire. Dans deux ans, 100 % de l’énergie pour charger le parc automobile proviendra du vent et du soleil et couvrira 50 % des besoins en électricité de l’île. D’ici 2026, le parc éolien sera étendu pour produire jusqu’à 80 % de la demande électrique. À terme, les émissions de CO2 de l’île baisseront de 70 %.
Centres de stockage
Suivie par une étude universitaire, cette expérience grecque n’est pas unique, mais c’est la plus ambitieuse en volume. En 2018, Renault avait déjà eu cette idée à Porto Santo, une petite île de 42 km2 dans l’archipel de Madère dont l’énergie provenait à 85 % d’énergies fossiles. Le constructeur français a fourni une vingtaine de véhicules électriques. Une fois branchées, en fonction de leur état de charge, ces Zoe et ces Kangoo ZE pouvaient restituer au réseau l’électricité stockée dans leurs batteries. Parallèlement, Renault a recyclé des batteries comme centres de stockage d’énergie produite par les éoliennes et les centrales solaires de l’île. Au bout de trois ans, « les premiers résultats ont montré que ce dispositif a permis d’augmenter la proportion d’utilisation d’énergie re
nouvelable de 16,4 % lors de la charge des véhicules et que les émissions de l’île ont déjà baissé de 15 % », indique Thomas Raffeiner, fondateur de The Mobility House, apporteur de technologie sur le projet qui vise la neutralité carbone en 2030. Renault a également travaillé il y a trois ans avec les autorités de BelleÎle (Morbihan) en proposant des véhicules électriques en libre-service qui se rechargent en partie grâce au surplus d’énergie produite par les panneaux solaires installés sur les toits des bâtiments publics. Le constructeur a aussi fourni des batteries recyclées pour stocker l’énergie des panneaux et la restituer une fois la nuit tombée.
FIN DU DIESEL
L’île grecque d’Astypalée vise une mobilité 100 % électrique avec Volkswagen.