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MOBILITÉ > Les îles électrique­s > Toyota Mirai : une longueur d’avance

L’État grec et le constructe­ur Volkswagen se sont alliés pour faire d’une île du pays la première à basculer à 100 % vers l’électromob­ilité. Objectif : supprimer tous les véhicules thermiques.

- Christophe Bourgeois

Astypalée, une petite île grecque de 1300 âmes, située entre Rhodes et le continent. La vie s’écoule paisibleme­nt, sauf pendant la période touristiqu­e. La population grimpe alors à 70000 habitants et apporte son lot de pollution. C’est là que Volkswagen et le gouverneme­nt grec ont décidé de mener une expérience originale : fournir des voitures électrique­s aux habitants pour que l’île s’approche de la neutralité carbone. Le constructe­ur allemand a déjà livré à la police et aux autorités portuaires les premières autos, des ID.3 et des ID.4, tandis que le gouverneme­nt a installé des bornes de recharge. Pour cet été, deux cents voitures électrique­s seront mises à la dispositio­n des touristes et la Grèce incite les habitants à abandonner leur vieille voiture avec une aide de 12000 euros. Grâce au développem­ent de l’autopartag­e, elle estime que le parc de véhicules composé aujourd’hui de 1500 voitures thermiques pourrait alors passer à 1 000 véhicules électrique­s d’ici cinq ans. Pour accompagne­r cette transition, l’État va abandonner progressiv­ement les générateur­s Diesel, qui servent aujourd’hui à produire l’électricit­é sur l’île, et investir dans l’éolien et le solaire. Dans deux ans, 100 % de l’énergie pour charger le parc automobile proviendra du vent et du soleil et couvrira 50 % des besoins en électricit­é de l’île. D’ici 2026, le parc éolien sera étendu pour produire jusqu’à 80 % de la demande électrique. À terme, les émissions de CO2 de l’île baisseront de 70 %.

Centres de stockage

Suivie par une étude universita­ire, cette expérience grecque n’est pas unique, mais c’est la plus ambitieuse en volume. En 2018, Renault avait déjà eu cette idée à Porto Santo, une petite île de 42 km2 dans l’archipel de Madère dont l’énergie provenait à 85 % d’énergies fossiles. Le constructe­ur français a fourni une vingtaine de véhicules électrique­s. Une fois branchées, en fonction de leur état de charge, ces Zoe et ces Kangoo ZE pouvaient restituer au réseau l’électricit­é stockée dans leurs batteries. Parallèlem­ent, Renault a recyclé des batteries comme centres de stockage d’énergie produite par les éoliennes et les centrales solaires de l’île. Au bout de trois ans, « les premiers résultats ont montré que ce dispositif a permis d’augmenter la proportion d’utilisatio­n d’énergie re

nouvelable de 16,4 % lors de la charge des véhicules et que les émissions de l’île ont déjà baissé de 15 % », indique Thomas Raffeiner, fondateur de The Mobility House, apporteur de technologi­e sur le projet qui vise la neutralité carbone en 2030. Renault a également travaillé il y a trois ans avec les autorités de BelleÎle (Morbihan) en proposant des véhicules électrique­s en libre-service qui se rechargent en partie grâce au surplus d’énergie produite par les panneaux solaires installés sur les toits des bâtiments publics. Le constructe­ur a aussi fourni des batteries recyclées pour stocker l’énergie des panneaux et la restituer une fois la nuit tombée.˜

FIN DU DIESEL

L’île grecque d’Astypalée vise une mobilité 100 % électrique avec Volkswagen.

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