RÉTROSPECTIVE > Des pépins pour Apple
Difficile d’imaginer Apple frôler la faillite à la fin du siècle dernier ! Ratés ou en avance, certains produits ont pourtant échoué à trouver leur public.
1980 Une pomme au four
Après avoir écoulé 5 millions d’unités de l’Apple II, la marque lance l’Apple III, un modèle dépourvu de ventilateur.
L’obsession de Steve Jobs d’offrir un confort optimal à ses utilisateurs, déjà ! Un choix risqué qui se traduit par des problèmes de surchauffe à l’origine de pannes récurrentes, qui conduisent Apple à remplacer gratuitement 14 000 ordinateurs !
1983 Lisa, un projet enterré
Alors que les équipes d’Apple conçoivent le Macintosh, Steve Jobs pilote de son côté le développement d’un ordinateur ambitieux qu’il baptise du nom de sa fille, Lisa. Lancé en 1983 au prix exorbitant
de 10 000 dollars, le projet connaît un échec retentissant. Au point qu’Apple se résout à enfouir les milliers d’exemplaires invendus qui lui restent sur les bras dans une décharge de l’Utah.
1993 Avec Newton, la pomme manque sa cible
Quelques années avant le PalmPilot, John Sculley présente un assistant personnel regroupant les fonctionnalités essentielles d’un Macintosh dans un boîtier tenant dans la poche. Le Newton est doté d’un écran tactile et d’un stylet. L’ancêtre de l’iPad fait un flop.
En raison des imprécisions du logiciel de reconnaissance de l’écriture et du prix
jugé excessif, à peine 50 000 exemplaires trouvent preneur durant les trois premiers mois de commercialisation.
1994 QuickTake, y a pas photo
Le QuickTake doit imposer la marque sur le marché émergent de la photo numérique. Proposé au tarif de 750 $, l’appareil hérite d’un capteur de 0,3 Mpixel qui ne répond
pas aux attentes des passionnés. Trois versions du QuickTake voient le jour : le 100, le 150 en partenariat avec Kodak et le 200 produit par Fujifilm, sans jamais rencontrer le succès. La production cesse en 1997, alors que Steve Jobs fait son grand retour à la tête de l’entreprise.
1996 Copland, l’OS mort-né
Ce système d’exploitation devait incarner le futur du Mac. Las, le projet, lancé en 1994, patine. Les retards s’accumulent et Gil Amelio, alors aux commandes d’Apple, décide de tout arrêter après
deux ans de labeur et de s’en remettre à NeXTSTEP, un OS multitâche conçu par une jeune entreprise américaine, NeXT, fondée… par Steve Jobs. NeXTSTEP devient Rhapsody, puis macOS. De Copland ne subsiste guère que le principe des thèmes graphiques.
2000 Cube, un échec au carré
Le Power Mac G4 Cube est commercialisé à l’été 2000. Signé Jonathan Ive, il surprend par son aspect cubique et le choix des matériaux, autant que par sa compacité. Doté d’un bouton de mise sous tension tactile et d’un lecteur de CD-Rom vertical, ce véritable ovni en plexiglas est aussi une prouesse d’ingénierie. Bien trop cher comparé
aux PC, le Cube se contente d’un succès d’estime et s’écoule à moins de 150 000 exemplaires.
1996 Pippin, un pépin au coeur du jeu
La première incursion d’Apple dans le domaine du jeu vidéo ne date pas d’hier. L’aventure commence au milieu des années 1990 par un projet de console développé avec Bandai, l’un des principaux fabricants de jouets de la planète. Pippin est lancée au Japon. Première console connectée
– elle intègre un modem à 14,4 kbit/s –, la Pippin ne s’impose pas, plombée par son
prix (600 $ de l’époque) et un processeur PowerPC 603 de Motorola trop poussif.
2010 Ping, dans les dents !
N’est pas Facebook ou Twitter qui veut. Steve Jobs nourrit pourtant de grands espoirs lorsqu’il annonce son réseau social musical. Directement intégré à iTunes et fort du soutien de stars comme Lady Gaga ou Coldplay, Ping propose aux utilisateurs de partager librement leurs goûts et découvertes musicales. Contre toute attente, la sauce ne prend pas et Ping s’arrête en 2012 sans avoir bénéficié de la moindre mise à jour !
2013 Mac Pro, péché d’orgueil
Le Mac Pro de 2013 apparaît comme une synthèse de l’esprit Apple. Pour le meilleur, à savoir un design audacieux (qui lui vaut d’être comparé à un pot à crayon ou à un cendrier), le tour de force technologique et les performances ; mais aussi pour le pire, entre un tarif exorbitant, des capacités d’évolution inexistantes et des composants propriétaires impossibles à remplacer.
Le Mac Pro cylindrique tire sa révérence en 2019 sans laisser de regrets.