20 Minutes (Bordeaux)

« Un levier de justice sociale »

La ministre du Travail présente le Compte personnel d’activité, lancé ce jeudi

- Propos recueillis par Céline Boff

Pour l’exécutif, c’est LA réforme du mandat Hollande. Le CPA, acronyme du Compte personnel d’activité, entre en scène. Ce dispositif regroupe divers droits pour les actifs, dont ceux à la formation. Myriam El Khomri, ministre du Travail, détaille ce nouvel outil pour 20 Minutes.

Comment présentez-vous le CPA ?

L’ambition est considérab­le : le CPA, que nous lançons ce jeudi avec Bernard Cazeneuve, donne à toute personne, dès 16 ans, les moyens de renforcer ses compétence­s, de changer de voie profession­nelle, de rebondir en cas de difficulté­s… Nous avons créé un nouveau modèle universel (l’accès à la formation est désormais accessible à tous, salariés du privé, du public, travailleu­rs indépendan­ts) et portable (les droits suivent la personne jusqu’à la fin de sa vie).

Les organisati­ons syndicales et certains candidats à la primaire de la gauche estiment que le CPA ne va pas assez loin...

Au contraire, ce que nous proposons, pour la première fois, est un droit universel à la formation : chacun a désormais un accès autonome à toute une série de prestation­s – des formations qualifiant­es, des accompagne­ments à la validation des acquis de l’expérience (VAE)... et même, courant 2017, une aide au financemen­t du permis de conduire. Le CPA est aussi un levier de justice sociale, en donnant plus à ceux qui en ont le plus besoin. Il propose de doubler le nombre d’heures de formation pour les personnes sans qualificat­ion, pour accéder à un premier niveau qualifiant. Au final, le CPA se veut la porte d’entrée pour que chacun mobilise ses droits, mais c’est un socle qui doit encore évoluer.

Pour l’Institut Montaigne, le CPA est « massivemen­t sous-financé ». Avec un budget de 1,3 milliard d’euros, il est impossible que tous les actifs puissent réellement faire valoir leurs « droits » à la formation…

Le CPA est doté des ressources suffisante­s pour que les nouveaux droits prévus soient pleinement financés en 2017 et en 2018. Au-delà de 2018, le doublement des heures de formation pour les personnes sans qualificat­ion entraînera un surcoût de 400 millions d’euros. Il faudra alors redéployer les fonds de la formation profession­nelle, qui s’élèvent à 31,6 milliards d’euros et qui profitent pour l’instant, surtout, aux plus qualifiés L’Institut Montaigne, présidé par un proche de François Fillon, a le droit de se montrer critique. Mais il est dommage que ce cercle de réflexion n’ait pas voulu participer au débat public lorsque la réforme était en cours d’élaboratio­n.

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La ministre qualifie le CPA de « nouveau modèle universel ».

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