L’Amérique sourit jaune
Donald Trump devient le 45e président des Etats-Unis, le plus impopulaire de tous. Certaines de ses mesures sont cependant plébiscitées par les Américains.
Amidi pile, heure de la côte Est des Etats-Unis, Donald Trump prononcera ce vendredi le serment d’allégeance et deviendra officiellement le 45e président du pays. Avec 44 % d’opinions favorables, l’ex-magnat de l’immobilier, qui n’avait jamais dépassé les 40 % pendant la campagne, est deux fois moins populaire que Barack Obama en janvier 2009, et moins populaire que tous les autres présidents depuis Jimmy Carter à leurs prises de fonctions. Une dynamique qu’il faut en partie attribuer à sa gestion de la transition. « Traditionnellement, le président élu adopte un profil relativement bas, or Trump a multiplié les déclarations fracassantes, notamment sur Twitter », estime Vincent Michelot, professeur d’histoire politique des Etats-Unis, qui rappelle que l’homme d’affaires n’a pas remporté la majorité du vote populaire. La future administration n’a pas contribué à redorer son blason. « La manière dont il a géré cette transition, quelque peu chaotique, inquiète les Américains », abonde Vincent Boucher, chercheur en résidence à l’Observatoire sur les Etats-Unis de l’université du Québec, à Montréal. Tous ces sondages moroses ne doivent pas en éclipser d’autres, plutôt favorables. Pour 61 % des Américains, selon un sondage CNN paru mardi, Trump réussira à créer des emplois dans les régions sinistrées. Dans une autre enquête ABC/Washington Post, la même proportion s’attend à ce qu’il fasse un excellent ou bon travail dans le domaine économique. Rien de paradoxal pour Vincent Michelot : « S’il y a une chose à laquelle on peut s’attendre pour cette administration, c’est la baisse d’impôts pour les entreprises et les foyers aisés. » Cette impopularité « ne l’empêchera pas de gouverner, estime Vincent Boucher. Mais elle peut peser sur les élections de mi-mandat, en novembre 2018. » Le principal intéressé a dénoncé des sondages « truqués ».