Le « Requiem » d’Alma ne fait pas l’unanimité
Les critiques fondent sur Alma
«Nul, nul, nul, sérieux autant pas se présenter, ça pue la défaite » ; « On va encore être en queue de peloton » ; « Rien d’original, comme toujours chez nous. Echec à prévoir, désolé. » Ce florilège d’amabilités a été récolté sur la page Facebook et dans les commentaires de l’article de 20 Minutes annonçant qu’Alma représentera la France à Eurovision en mai, avec sa chanson « Requiem ».
Que la jeune artiste se rassure, ce refrain défaitiste est connu. En février 2016, lorsque la participation d’Amir au concours a été officialisée, nombre d’internautes y étaient allés de leur prédiction chagrine. Perdu : il s’est classé sixième à Eurovision et « J’ai cherché » est devenu un tube. « Le choix est fait et basta! C’est comme avec le foot, tout le monde s’improvise sélectionneur en décrétant qui a ou non sa place en équipe de France, rigole Benoît Blaszczyk, secrétaire d’Eurofans, fan-club français du concours. Le pays regorge de spécialistes qui prétendent savoir ce que doit être ou non une chanson d’Eurovision. Alors, il faut arrêter un peu. » William Lee Adams, le créateur de Wiwibloggs, site de référence sur Eurovision, déplore cette « mauvaise habitude » qu’ont les Français de critiquer en mal leurs chansons candidates. « Peut-être est-ce dû aux mauvais résultats enregistrés dans le passé. Les étrangers votent, et ce qui ressort dans les avis formulés hors de France, c’est que “Requiem” est un morceau frais et moderne », insiste le journaliste américain installé à Londres.
Les étrangers aiment
Effectivement, autant les Français le descendent en flèche, autant les étrangers ne tarissent pas d’éloges sur ce morceau. « Le rythme et les sonorités sont intéressants. C’est moins dans le registre de la pop commerciale que ce que l’on a l’habitude d’entendre à Eurovision. Mine de rien, la France pourrait séduire par son originalité, avance Pierre Bertinchamps, journaliste belge, qui a l’habitude de couvrir le concours pour telepro.be. Artistiquement, la France se donne les moyens de faire un aussi bon résultat qu’Amir l’an dernier. » Et si les Français sont de son côté, ça ne désavantagera pas Alma. A bon entendeur…