La biodiversité à la loupe
La commission d’enquête sur les compensations écologiques était en Gironde
«On ne cherche pas de scandale, mais juste à savoir ce qui se passe en matière de compensation sur certains projets », prévient le sénateur écologiste Ronan Dantec, rapporteur de la commission d’enquête sur la réalité des mesures de compensation des atteintes à la biodiversité (arbres replantés, mares aménagées, etc.). Ces mesures concernent les grands projets d’infrastructures. La commission s’est déplacée en Gironde vendredi pour rencontrer les maîtres d’ouvrage de la LGV (ligne à grande vitesse) Bordeaux Paris et de l’autoroute A65.
Une lande aménagée
L’aire d’autoroute de Captieux sur l’A 65, construite après le Grenelle de l’environnement, est par exemple située en plein milieu d’une zone favorable au fadet des laîches, une espèce de papillon protégée. « Il y a eu une pression des communes pour que l’aire, qui génère des recettes, soit implantée sur leurs territoires, elle n’est donc pas forcément au meilleur endroit », relève Ronan Dantec. Un site de compensation, une lande humide, a été aménagé près de Captieux par la CDC (Caisse des dépôts) Biodiversité, à qui le maître d’ouvrage A’lienor a confié la mise en oeuvre de la compensation. « Les équipes font de leur mieux », estime Philippe Barbedienne, président de la Sepanso (fédération d’associations environnementales), qui a visité le site avec le rapporteur de la commission. Pour autant, il a de très fortes réserves sur le principe même de la compensation : « Le territoire compensé existe déjà. On peut l’améliorer sous certaines caractéristiques, mais il y a une perte sèche sous l’enrobé de la route ». La commission doit rendre son rapport mi-avril.