Un artisanat de plus en plus vert
Face à la demande des consommateurs, les artisans adaptent leurs méthodes
Quand on pense à un artisan, on l’imagine dans son atelier avec ses outils, fier du produit qui naît de ses mains. Pour certains, ce produit doit être vert. Afin de continuer à façonner des pains comme il les aime, Guillaume Dagoreau, boulanger depuis ses 17 ans, s’est lancé dans une démarche éco-responsable : il a identifié des meuniers qui font un effort pour respecter l’environnement, comme le Moulin du Courneau en Gironde. « Le blé est cultivé de manière simple, sans les additifs dont on peut se passer », explique-t-il. Il prête aussi attention au label CRC, (Culture raisonnée contrôlée) : « Cette mention signifie que les agriculteurs n’utilisent des produits que lorsque ces derniers sont absolument nécessaires. Ils font aussi attention à leur consommation d’eau et à ce qu’ils rejettent dans les rivières. » C’est pour répondre à la demande de sa clientèle que Guillaume Dagoreau a entrepris cette démarche. « Les consommateurs demandent du qualitatif. Aujourd’hui, on trouve du pain à tous les coins de rue mais ce que veulent les clients, c’est pouvoir manger du bon pain. » Idem pour les fours, qui fonctionnent souvent au gaz ou au fioul. « Maintenant, certains fours fonctionnent avec du bois et sont carrément placés dans le magasin. Cela rassure le client, qui est très friand des démarches responsables », ajoute le boulanger.
Un choix qui profite à tous
Travailler en consommant moins permet aussi aux artisans de faire des économies. Un choix d’autant plus avantageux quand c’est le contribuable qui paye, comme pour la voirie ou les canalisations. « Les routes traditionnelles sont composées de granulats et de bitume qui sont chauffés pour être mélangés. Aujourd’hui, il est possible de les utiliser tièdes, ce qui nous amène à consommer moins d’énergie », explique Laurent Forest, artisan ingénieur expert en routes et canalisations. Autre technique : au moment de refaire la route, il est possible de récupérer l’ancienne pour la mélanger à la nouvelle : « On rabote l’ancienne couche et on la réintègre à la nouvelle formule. Cela permet d’économiser nos ressources et d’augmenter le recyclage. Tous les salariés sont formés à ces nouvelles techniques ». Une démarche durable, bénéfique aussi bien à la planète qu’au portefeuille des riverains.