La fibre, l’enjeu de demain
Le très haut débit va bénéficier de 650 millions d’euros
Alors que Bordeaux devrait être équipée en très haut débit à 90 % d’ici à la fin de l’année, et l’ensemble des 27 communes de la métropole à quasiment 100 % d’ici à fin 2018, le reste du département est délaissé par les opérateurs. « Ils ne s’intéressent qu’à la métropole et à la ville de Libourne, considérant que c’est là que se trouve la rentabilité. Pourtant, la métropole ne représente que 20% du territoire » constate Jean-Luc Gleyze, président PS du conseil départemental de la Gironde. Les besoins en très haut débit (plus de 30 mégabits/ seconde) vont se faire de plus en plus forts. L’accès des foyers à un service « TV+Internet+téléphone »réclame en effet un débit minimum de 3 à 4 Mbit/s. « Il convient également d’anticiper un besoin supérieur à 30 Mbit/s d’ici à dix ans, car nos usages augmentent de 30 % chaque année », indique le département.
23 500 km de câbles
La collectivité a du coup lancé un plan « haut méga » qui consiste à accompagner financièrement un opérateur, pour créer le réseau de fibre dans l’ensemble de la Gironde d’ici à dix ans. Peut-être moins selon l’opérateur choisi. Un chantier de 650 millions d’euros financé par l’Europe, l’Etat, la région, le département et les communautés de communes. L’opérateur qui sera désigné à l’issue de l’appel d’offres, qui vient de se clôturer, participera également. « Ce plan est fondamental, assure Jean-Luc Gleyze, car si nous ne faisons rien, nous accentuerons la disparité entre les territoires et la désertification des secteurs ruraux. Cela représente 23 500 km de fibre à tirer. C’est un défi technologique de la même nature que le déploiement de l’eau ou de l’électricité. Aujourd’hui, une implantation économique, voire résidentielle, repose sur la qualité du débit dans la commune. Et c’est de l’emploi pour les Girondins, puisque ce plan représentera 500 emplois directs. » Le début des travaux est prévu pour 2018.