20 Minutes (Bordeaux)

« Fillon n’a pas besoin de moi pour s’effondrer »

NICOLAS DUPONT-AIGNAN Le candidat de Debout la France évoque un « remplaceme­nt rampant »

- Propos recueillis par Anne-Laëtitia Béraud

Nicolas Dupont-Aignan est pour la deuxième fois candidat à l’élection présidenti­elle, sous les couleurs de Debout la France, formation souveraini­ste critique vis-à-vis de l’Europe. Le député-maire de Yerres (Essonne) a répondu aux questions de 20 Minutes sur son programme et son positionne­ment idéologiqu­e. Plusieurs candidats critiquent l’Europe. Pourquoi voter pour votre projet en particulie­r ? Il y a plusieurs visions : celle d’une renégociat­ion pour Jean-Luc Mélenchon, celle d’un « Frexit » automatiqu­e pour François Asselineau. Et il y a ma façon gaulliste d’aborder cette question. C’est-à-dire ? Je veux une France libre, qui contrôle ses frontières, ses lois et son budget. Mais qui est prête à travailler avec ses voisins sur des projets, à l’image d’Airbus ou d’Ariane. C’est un pays qui est prêt à récupérer les huit milliards d’euros que nous versons chaque année en excédent à Bruxelles et que je veux rendre aux petits retraités français. Vous avez évoqué dans Valeurs actuelles un « changement de la population » française dû à « l’invasion migratoire ». Vous adhérez à la thèse d’un « grand remplaceme­nt » de l’idéologue d’extrême droite Renaud Camus ? Je suis gaulliste, républicai­n et je crois en l’assimilati­on républicai­ne. Quand il y a trop d’immigratio­n, l’intégratio­n par l’emploi et par l’école ne fonctionne plus. Nous ne sommes pas aujourd’hui sur un « grand remplaceme­nt », mais sur un « remplaceme­nt rampant ». C’est dangereux pour la cohésion de la nation, car on ne peut pas assimiler un trop grand nombre d’étrangers dans une société fracturée, paupérisée. En la nuançant, vous validez donc cette thèse d’extrême droite… Non. C’est tout simplement du réalisme. Ou alors il y aurait une majorité de Français d’extrême droite, ce qui ne veut rien dire (...) Je n’ai rien à voir avec l’extrême droite et tout le monde le sait. La question qui fâche d’un internaute, Christophe Rieau : Sept candidats à droite et quatre à gauche, vous n’avez pas le sentiment de vous tirer une balle dans le pied ? François Fillon n’a pas eu besoin de moi pour s’effondrer tout seul. Il était à 34 % dans un sondage Sofres de novembre, il est aujourd’hui à 17 %. C’est une question de morale : il a déshonoré la fonction politique. Imaginez le général de Gaulle se faire offrir des costumes…

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Pour le candidat, notre « société fracturée » entrave l’assimilati­on.

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