Les tons changent
Plus apaisé, Jean-Luc Mélenchon se présente à la présidentielle avec un programme cependant assez proche de celui concocté en 2012.
En pleine dynamique dans les sondages, Jean-Luc Mélenchon est la cible des attaques de François Fillon et Emmanuel Macron. Dans Le Point, François Hollande regrette qu’on regarde plus « le spectacle du tribun plutôt que le contenu de son texte ». Son programme a-t-il changé par rapport à 2012 ? 20 Minutes a comparé quelques mesures du candidat de La France insoumise avec celles de sa précédente campagne présidentielle.
Emploi. En 2012, le candidat proposait de porter « immédiatement le Smic à 1 700 € brut par mois pour 35 h (…) et 1 700 € net pendant la législature ». En 2017, sur le Smic, rien n’a changé. Seule différence : le candidat n’annonce plus de hausse pour la suite du mandat. Dans le domaine de l’emploi et de la fiscalité, presque rien n’a changé.
Immigration. Avant, le candidat défendait le droit du sol intégral pour les enfants nés en France et maintenait l’aide médicale d’Etat. Il proposait également le droit au regroupement familial, la régularisation des sanspapiers, la fermeture des centres de rétention et le rétablissement de la carte unique de 10 ans. En 2017, le ton a évolué, lui valant parfois des critiques à gauche. Désormais, Jean-Luc Mélenchon insiste sur la nécessité de « lutter contre les causes des migrations ». Il ne propose plus de fermer les
Sur l’immigration, le ton a évolué, lui valant parfois des critiques à gauche.
centres de rétention mais veut « en finir avec le placement en centre de rétention d’enfants, même accompagnés de leurs parents ».
Europe. Le candidat ciblait à l’époque le traité de Lisbonne, jugé « illégitime » et prônait la construction d’« une autre Europe ». En 2017, le programme européen du candidat a nettement évolué. La « refondation de l’Union européenne », au coeur de son projet en 2012, a été reléguée dans un « plan A » jugé si peu réaliste qu’un « plan B », « en cas d’échec des négociations », est désormais amplement détaillé dans L’Avenir en commun. Il mènerait à une « sortie unilatérale des traités européens par la France ». Bilan, le message n’a pas changé mais le messager, lui, s’est assagi. A part une sortie de l’UE désormais envisagée, les changements ne sont pas radicaux. C’est plus l’emballage qui évolue.