« Il faut manger mieux et moins »
Le chef étoilé présente son dernier livre à la Station Ausone, jeudi à Bordeaux
Le célèbre chef étoilé Alain Ducasse, à la tête d’une maison d’édition, de plusieurs hôtels et restaurants, présente jeudi à 18 h son dernier ouvrage, Manger est un acte citoyen, publié aux éditions Les liens qui libèrent, à la Station Ausone de la librairie Mollat. Il explique à 20 Minutes les convictions qui l’ont poussé à signer ce livre, avec Christian Regouby, cofondateur du Collège culinaire de France.
Quelle est votre démarche ?
Je ne suis pas un censeur, je dis simplement à partir de ce que je vois, voilà ce qu’on peut faire différemment. A mon sens, il faut manger mieux et consommer autrement, si l’on veut que la planète puisse nourrir les milliards d’individus qui l’habitent déjà et ceux qui vont arriver. Réorienter sa façon de manger, en faisant vivre les marchés, ça ne coûte pas plus cher et c’est à la fois mieux pour la santé et pour la planète.
Vous prônez la modération ?
Manger mieux c’est aussi manger moins. Si on mange une très bonne volaille, on peut la payer davantage et on n’est pas obligé d’en manger toutes les semaines. On mange aussi plus sainement en faisant la part belle aux protéines végétales. Mais je ne suis pas un gourou qui dit qu’il faut manger végan, végétarien ou végétalien, je laisse à chacun sa liberté de choisir.
Les industriels ont-ils aussi une responsabilité ?
On ne va pas se battre avec les industriels, ils sont conscients des problématiques car on est au bout d’un système et une autre route doit être prise avec eux. Dans la grande distribution, les marges se réduisent aussi, car il y a toujours plus de production et toujours plus d’invendus.
Quel regard portez-vous sur les crises aviaires successives ?
Je suis né en Chalosse et je connais bien le sujet. Cela n’a bien sûr pas été fait pour les faire disparaître, mais les petits éleveurs auront du mal à se relever. Il faut que le monde agricole trouve des routes alternatives, recrée des élevages de taille acceptable et que les consommateurs acceptent le juste prix.