APRÈS Le grand flou autour des législatives
Emmanuel Macron va maintenant essayer de conquérir une majorité à l’Assemblée
Son équipe l’a répété à longueur d’interviews pendant la campagne : Emmanuel Macron, en cas de victoire à la présidentielle, aura une majorité à l’Assemblée après les législatives les 11 et 18 juin. « La logique institutionnelle est de donner une majorité au président élu, et les électeurs suivent car ils veulent de la cohérence. Cela s’est toujours produit depuis 1962 », rappelle le spécialiste d’histoire politique Jean Garrigues. L’alignement des calendriers depuis 2002 entre le mandat présidentiel ramené à cinq ans et la désignation de la nouvelle Assemblée nationale a renforcé cette logique. Un sondage d’OpinionWay-SLPV analytics pour Les Echos publié mercredi dernier appuie ce scénario : le parti d’Emmanuel Macron pourrait décrocher de 249 à 286 députés (la majorité est à 289), selon l’enquête d’opinion. Mais comme rien ne se passe comme prévu dans la vie politique française depuis quelque temps et qu’une recomposition du paysage est à l’oeuvre, il pourrait y avoir des surprises. Un autre sondage d’Harris Interactive pour Atlantico, publié vendredi, contient une forme d’avertissement pour le nouveau président : 59 % des personnes interrogées ne souhaitent pas que l’ancien ministre de l’Economie obtienne une majorité.
La menace des Républicains
« Moins d’un Français sur deux lui fait confiance, la perspective de son élection n’a pas provoqué d’enthousiasme », explique Jean-Daniel Lévy, le directeur du département politique & opinion d’Harris Interactive. Malgré l’élimination précoce de François Fillon lors de ce scrutin présidentiel, « Les Républicains devraient avoir un pic de vigueur » lors des législatives, estime le sondeur. Emmanuel Macron a senti la menace, et a lâché dans un récent entretien au Figaro que François Baroin, candidat déclaré au poste de Premier ministre en cas de cohabitation, « a voulu être celui de M. Sarkozy, il a voulu ensuite être celui de M. Fillon, il voudrait devenir le mien. Cette cécité prouve qu’ils [Les Républicains] ne sont pas en situation d’avoir une majorité. »