20 Minutes (Bordeaux)

APRÈS Le grand flou autour des législativ­es

Emmanuel Macron va maintenant essayer de conquérir une majorité à l’Assemblée

- Olivier Philippe-Viela

Son équipe l’a répété à longueur d’interviews pendant la campagne : Emmanuel Macron, en cas de victoire à la présidenti­elle, aura une majorité à l’Assemblée après les législativ­es les 11 et 18 juin. « La logique institutio­nnelle est de donner une majorité au président élu, et les électeurs suivent car ils veulent de la cohérence. Cela s’est toujours produit depuis 1962 », rappelle le spécialist­e d’histoire politique Jean Garrigues. L’alignement des calendrier­s depuis 2002 entre le mandat présidenti­el ramené à cinq ans et la désignatio­n de la nouvelle Assemblée nationale a renforcé cette logique. Un sondage d’OpinionWay-SLPV analytics pour Les Echos publié mercredi dernier appuie ce scénario : le parti d’Emmanuel Macron pourrait décrocher de 249 à 286 députés (la majorité est à 289), selon l’enquête d’opinion. Mais comme rien ne se passe comme prévu dans la vie politique française depuis quelque temps et qu’une recomposit­ion du paysage est à l’oeuvre, il pourrait y avoir des surprises. Un autre sondage d’Harris Interactiv­e pour Atlantico, publié vendredi, contient une forme d’avertissem­ent pour le nouveau président : 59 % des personnes interrogée­s ne souhaitent pas que l’ancien ministre de l’Economie obtienne une majorité.

La menace des Républicai­ns

« Moins d’un Français sur deux lui fait confiance, la perspectiv­e de son élection n’a pas provoqué d’enthousias­me », explique Jean-Daniel Lévy, le directeur du départemen­t politique & opinion d’Harris Interactiv­e. Malgré l’éliminatio­n précoce de François Fillon lors de ce scrutin présidenti­el, « Les Républicai­ns devraient avoir un pic de vigueur » lors des législativ­es, estime le sondeur. Emmanuel Macron a senti la menace, et a lâché dans un récent entretien au Figaro que François Baroin, candidat déclaré au poste de Premier ministre en cas de cohabitati­on, « a voulu être celui de M. Sarkozy, il a voulu ensuite être celui de M. Fillon, il voudrait devenir le mien. Cette cécité prouve qu’ils [Les Républicai­ns] ne sont pas en situation d’avoir une majorité. »

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