20 Minutes (Bordeaux)

AMBIANCE La célébratio­n au Louvre.

Les sympathisa­nts savent que le chemin du nouveau président sera semé d’embûches

- Laure Cometti avec Olivier Philippe-Viela

«Tu vis une soirée historique!» Simon, 46 ans, s’adresse à son fils, dimanche soir, sur l’esplanade du Louvre (Paris, 1er), où les sympathisa­nts d’Emmanuel Macron se sont réunis pour célébrer l’élection du nouveau président de la République. Un événement qui « peut changer la vie politique française », estime son épouse. Quelques minutes avant l’annonce du résultat, l’inquiétude était très relative dans les rangs des supporters du candidat d’En marche!. Quand le visage de leur champion est apparu sur les écrans géants, il y a eu l’explosion de joie attendue, mêlée à un sentiment d’évidence : « Le score de Le Pen est encore trop fort, mais, on est au-delà de 65 %, c’est le plus important », réagit Magalie, venue de Grenoble avec son conjoint. Des Marseillai­se sont entonnées dans la foule, dans laquelle on croise quelques soutiens du nouveau chef de l’Etat, comme le mathématic­ien Cédric Villani ou le député européen Jean-Marie Cavada. Si ce dernier affirme que « c’est un succès implacable », il ajoute : « Il n’y a pas de quoi pavoiser ce soir, il faut une certaine modestie. »

La « cohérence » en juin ?

Emmanuel Macron semble l’avoir entendu quand il prend la parole depuis son QG, dans le 15e. Sa première allocution est teintée de gravité : « Je sais les divisions de notre nation, je sais la colère, l‘anxiété, les doutes. » Près de la Pyramide du Louvre, derrière les sourires victorieux, pointe le sentiment que tout n’est pas réglé, dimanche soir. « Maintenant, il va être attendu, la lune de miel sera courte », reconnaiss­ent Jean-François et Béatrice, retraités parisiens, socialiste­s revendiqué­s. Les sympathisa­nts n’ont pas oublié dans l’euphorie de la victoire que le nouveau président doit encore constituer une majorité parlementa­ire lors des législativ­es. « Les scores le montrent, ce n’est pas forcément une grande adhésion », affirme Idrissa. « J’espère que les Français seront cohérents et qu’ils soutiendro­nt le président, sinon, les institutio­ns risquent d’être paralysées », craint Agnès. Sur les écrans géants, apparaît Alexis Corbière, porte-parole de La France insoumise, mettant en garde François Bayrou et prédisant que nombre de Français « qui ont voté contre le FN », ne choisiront pas En marche! en juin. Il se fait gentiment huer et siffler par le public qui retrouve le sourire lorsque Emmanuel Macron arrive au son de l’« Ode à la joie », de Beethoven, l’hymne européen. Le président se lance un défi : tout faire pour qu’il n’y ait « plus aucune raison de voter pour les extrêmes ».

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Le candidat d’En marche ! a savouré sa victoire sur l’esplanade du Louvre.

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