L’étonnante trajectoire d’une météorite politique
Grande réussite ou faillite totale ? Quoi qu’il advienne de son quinquennat, l’histoire ne pourra pas voler à Emmanuel Macron le récit d’une ascension prodigieuse. Elu président de la République avant ses 40 ans, l’ex-ministre de l’Economie explose le record de Valéry Giscard d’Estaing, vainqueur de la présidentielle à 48 ans, en 1974. Inconnu des Français il y a trois ans, il décide il y a un peu plus d’un an de lancer son mouvement En marche! à partir de rien, suscitant moqueries et scepticisme au sein de la classe politique. A l’époque, le FN est le premier parti de France et personne ne croit vraiment en la candidature de cet ex de chez Rothschild. Emmanuel Macron bénéficie alors d’un extraordinaire concours de circonstances : la renonciation de François Hollande à briguer un second mandat et la révélation de l’affaire Penelope, qui va plomber François Fillon. Il devient la seule alternative possible au FN pour nombre d’électeurs, à gauche comme à droite. Bien que ses adversaires s’en prennent « au flou » de son programme et à la variété encombrante de ses soutiens, il arrive en tête du premier tour. L’énarque consacre l’entre-deux-tours à rappeler le passé peu reluisant du FN pour relancer un Front républicain fragilisé. Face à une Marine Le Pen prenant ses distances avec la vérité dans ses invectives, Emmanuel Macron réussit à venir au bout du dernier débat, sans se départir de son calme ni céder à la provocation. Sa victoire est confirmée, dimanche soir. Mais ce n’est que le début du chemin. Le 8e président de la Ve République devra désormais remporter les législatives.